MONSIEUR ZÉRO DE JIM THOMPSON

Monsieur Zéro (1954) de Jim Thompson…

Le résumé de l’éditeur de poche, ici: Qu’a-t-il bien pu arriver à Clinton Brown pour qu’il picole comme un trou, ironise avec tant de férocité, et torture à ce point son entourage de son humour sans pitié? La guerre est passée par là bien sûr, mais cela suffit-il à tout justifier alors qu’il en est revenu et qu’on lui a trouvé une bonne place? Journaliste, ce n’est pas si mal. Il est beau gosse et les femmes le recherchent. L’alcool, s’il lui brouille la mémoire, ne lui ôte rien de son charme. Est-il si mauvais? A-t-il réellement fait brûler vive son épouse? C’est pourtant lui qui a jeté cette autre femme en pâture à des chiens. Pourquoi personne ne le croit-il lorsqu’il ricane et s’accuse d’autres meurtres?

Voila un auteur dont le nom ne résonne pas comme il devrait dans le monde de la littérature américaine. Jim Thompson. Monsieur Zéro est le deuxième roman que je lis de lui et déjà il se dessine une singularité très intéressante.

Jim Thompson est un auteur qui a coécrit des scénarii avec Stanley Kubrick et plusieurs de ses romans ont été adoptés au cinéma (Guet-Apens, Coup de torchon, Les arnaqueurs, The killer inside me, etc…). Autrement dit, c’est quand même une pointure du genre polar/noir.

Au sujet de l’histoire de Monsieur Zéro, je ne vais rien divulguer de l’intrigue en vous disant que la fin m’a offert une belle surprise. Je pensais que ce roman filait son train, ronronnant, avec un évident plaisir de lecture mais il y a aussi une sorte de plaisir d’écriture qui ressort.

Monsieur Zéro m’a cueilli comme une fleur à la fin et cette lecture anodine va me faire me pencher plus sérieusement sur Jim Thompson. À mon avis, il a sa place aux côté de Charles Bukowski et il mérite un peu plus d’échos dans la littérature noire.

Si un roman noir, au ton léger, sans prise de tête, très agréable à lire vous tente, pensez à Monsieur Zéro de Jim Thompson.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD
20 comments to “MONSIEUR ZÉRO DE JIM THOMPSON”
  1. c’est le genre de lecture qu’il me faudrait en ce moment.. je suis admirative de la fréquence de tes chroniques, et donc de tes lectures, moi qui rame depuis plus d’une semaine avec  » La part de l’autre » de EE Schmitt 😀 ( ça fait peut-être même 2 semaines, en fait.. jsais même plus!)

  2. Jim Thompson, c’est aussi l’auteur de « 1275 âmes » si je ne m’abuse. Quelle claque in ze nose ce roman. Pour s’en donner une idée, avez-vous vu « coup de torchon » avec Noiret et Huppert. C’est l’adaptation « africaine » du roman. Cynisme à tous les étages, le bouquin est un chef d’œuvre.

    • Pas vu le film! Le nom du roman n’est pas plutôt : Pop. 1280. (mais pourquoi certaines versions françaises sont passées à 1275 âmes?)

  3. « 1280 âmes » c’est de Jean-Bernard Pouy, que je n’ai pas lu mais qui n’est pas sans rapport, semble t’il avec les 1275 de Thompson. Concernant le roman de ce dernier, vas-y, Nicolas. Tu vas adorer détester son héros principal: c’est un putain d’enfant de salaud*, lâche et combinard, le pire de tous ceux que la littérature m’ait montré. C’est à lui seul un best of humain de toutes les petitesses.
    *: et encore je me censure..!

    • Alors, je viens d’aller voir et le roman de Pouy est une sorte d’enquête pour savoir où sont passés les 5 disparus entre les 1280 de Thompson et les 1275 de la traduction. C’est aussi pourquoi, il y a eu une nouvelle traduction qui s’appelle Pottsville, 1280 habitants. Et j’ai envie de lire les 2 car Pouy, découvert dans Spinoza encule Hegel m’a bien plu.

    • Monsieur Zéro (folio)/Nothing Man (Rivages) fût mon premier Thompson, lu sans savoir chez qui et où j’allais. J’en garde le souvenir d’une très bonne surprise, malgré presque aucun souvenir de l’histoire. Et à ce stade de qualité, je n’essaye pas de départager mes ressentis.

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