La Formule préférée du professeur (2003) de Yôko Ogawa, Prix Yomiuri 2004, traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle.
Le résumé de l’éditeur de poche, ici: Une aide-ménagère est embauchée chez un ancien mathématicien, un homme d’une soixantaine d’années dont la carrière a été brutalement interrompue par un accident de voiture, catastrophe qui a réduit l’autonomie de sa mémoire à quatre-vingts minutes. Chaque matin en arrivant chez lui, la jeune femme doit de nouveau se présenter – le professeur oublie son existence d’un jour à l’autre – mais c’est avec beaucoup de patience, de gentillesse et d’attention qu’elle gagne sa confiance et, à sa demande, lui présente son fils âgé de dix ans. Commence alors entre eux une magnifique relation. Le petit garçon et sa mère vont non seulement partager avec le vieil amnésique sa passion pour le base-ball, mais aussi et surtout appréhender la magie des chiffres, comprendre le véritable enjeu des mathématiques et découvrir la formule préférée du professeur… Un subtil roman sur l’héritage et la filiation, une histoire à travers laquelle trois générations se retrouvent sous le signe d’une mémoire égarée, fugitive, à jamais offerte…
Ce n’est pas la première fois que j’aborde une oeuvre de Yôko Ogawa et si, avec le premier roman que j’ai lu d’elle, Hôtel Iris, ce fût troublant, il se dessine une oeuvre plus légère, plus simple aussi. La Formule préférée du professeur est un jolie roman rempli de tendresse … et de mathématique.
Après Le Petit Joueur d’échecs, on voit quand même une sorte de ressemblance thématique dans la transition du savoir avec des virtuoses dans leur domaine. Mais Yôko Ogawa amène assez d’éléments créatifs nouveaux pour ne plus voir les similitudes.
C’est avec tendresse qu’on lit cette touchante histoire dont on sait pourtant qu’elle ne mènera pas loin, vu l’état du vieil homme. Avec délicatesse, Yôko Ogawa nous donne une leçon de vie, une leçon de comportement accès sur la patience et la compréhension d’autrui, en quelques sorte, elle nous rappelle ce qu’est l’empathie.
Sans excès d’effets romanesques, La Formule préférée du professeur est un joli roman, sensible et élégant qui parvient à nous charmer à travers (c’est cocasse) la poésie des mathématiques et des nombres premiers. À travers eux, c’est surtout les petites choses des uns qui peuvent devenir de grandes choses pour les autres. L’empathie encore.
Alors que j’approchais de la fin du livre, que je me disais que ce roman, plein de réserve était peut-être un peu trop neutre, réaliste dans sa normalité, j’ai fini les dernières lignes avec une boule dans le ventre, un petit choc d’émotion. Merci Yôko Ogawa.
il me plait ce roman..
je le mets dans mon pense-bête en attendant de lire ton avis..
C’est le titre qui te plaît ou le résumé?
le résumé ! et puis j’aime bien la littérature asiatique …
Oh oui ! C’est un joli livre, tendre et touchant…
J’aime lire que les émotions ont été au rendez vous et qu’elles t’ont cueilli. Et c’est suffisant pour me rendre ce titre accrocheur. Un petit miracle pour la personne un tantinet réfractaire à la littérature asiatique (dans le sens où souvent je les trouve trop dans la description).
J’ai été saisi au moment où je me disais que ce roman était un peu trop dans la normalité. Ce que je regrette avec Ogawa, c’est une sorte d’universalité dans ce qu’elle raconte et je ne vois pas assez le Japon. Peut-être car il n’y a pas trop de descriptions justement.
Oh ça a l’air vraiment chouette, je note!