Borgia (2004-2010) d’Alejandro Jodorowsky (scénario) et Milo Manara (dessins)…
Le résumé de l’éditeur: La famille Borgia a défrayé la chronique au XVe siècle, en donnant à l’Italie et au monde chrétien deux papes d’une sulfureuse renommée. Les Borgia furent accusés entre autres de simonie, d’empoisonnement, de fratricide et d’inceste… Ils incarnent les plus flamboyants symboles de la décadence de l’Église à la fin du Moyen-âge et, par bien des aspects, en tenant Rome et la chrétienté sous leur joug, sont les premiers parrains de l’Histoire.
01 Du Sang pour le Pape
2 illustres noms pour cette série des Borgia, version Alejandro Jodorowsky et Milo Manara. Ça présage du bon. Autant, je sais vers quoi je vais avec Manara, je me souviens avoir lu du Jodo… il y a fort longtemps avec les premiers tomes de La Caste de Métabarons et je suis surpris de le retrouver avec une BD historique alors que son confrère, quant à lui, à démontrer sa passion pour le passé (Un été indien et El Gaucho avec Hugo Pratt).
Ce tome 1, Du Sang pour le Pape donne le ton. Ça sent le souffre, le vice, la luxure, la dépravation. Les bons côté de l’humanité. Borgia, un nom déjà synonyme de pas grand chose de positif. Manipulations, meurtres, chantages et autres joyeuseté sont au rendez-vous pour garder le pouvoir pontifical.
L’histoire s’articule autour des méthodes peu orthodoxe pour avoir le pouvoir tandis que les dessins de Milo Manara me donne l’effet d’être un plus lécher que les autres que j’ai lu. À la dimension du Venise de l’époque. La couleur peut-être ? Il y a des planches foisonnantes de personnages pour des scènes orgiaques à la mesure de l’époque ou des fantasmes qu’on en a. Les femmes y sont mis à l’honneur pour la constance avec laquelle Milo Manara les dessine, toujours magnifiques, iconiques et le regard équivoque.
02 Le pouvoir et l’inceste
Les choses ont évolué, les filles sont devenues femmes et on sait ce que les femmes font avec Milo Manara. il s’agit de garder le pouvoir acquis on sait de quelle manière. Le scénario d’Alejandro Jodorowsky concernant Le pouvoir et l’inceste met l’accent sur la stratégie de défense papale et l’ambition de perpétuer le pouvoir et le conserver dans la famille Borgia. Le titre est assez évocateur sur ce qui nous attend.
Tous les éléments sont réunis pour faire une BD complète . Un cadre épique et grandiose, de la violence, des intrigues de pouvoir auréolées de sexe et de vices. Les dessins de Milo Manara sont à la hauteur d’une époque de faste et de troubles, une époque brute.
J’ai aimé ce tome et je me demande ce qui est avéré historiquement et ce qui est affabulation scénaristique. Décidément, je suis une bille en histoire et j’ai même pas envie de changer.
03 Les flammes du bûcher
Que dire de plus que ce que j’ai déjà dit sur les tomes précédents. Ce tome 3 de Borgia, Les flammes du bûcher démarre après une ellipse et toutes les manipulations du patriarche Borgia, concentré sur le maintient de la cohésion familiale n’a aucune limite et bafoue toutes les règles de la morale.
Milo Manara se régale dans l’univers historique d’Alejandro Jodorowsky. Et cela donne à ses planches une magnificence dans la dépravation et le vice. Toujours aussi jouissif.
04 Tout est vanité
Tout est vanité, 4e et dernier tome de la série Borgia de Milo Manara et Alejandro Jodorowsky conclut cette histoire. Il y a tout : de la décadence, de l’outrance, de la violence.
Le scénario de Alejandro Jodorowsky va aussi loin qu’il est possible et les plans initiaux se retournent sur les fomentateurs . L’ironie atteint des paroxysmes de dégueulasserie. Il n’y a rien à sauver au royaume des Borgia. Aucun des personnages n’en sort les mains propres.
Les dessins de Milo Manara sont toujours dans l’ampleur de cette Venise en déliquescence morale. Les scène presque pandémoniaques donnent des fresques puissantes, à la limite des tableaux de Bosch.
j’ai beaucoup aimé cette série et c’est dû à l’absence d’auto-censure, quand les auteurs lâche, nous livre tout de leurs envies. Là, on peut dire que Alejandro Jodorowsky et Milo Manara ne se sont pas retenus.
Jodo scénariste, c’est du multi-facettes en tous genres. Du touche-à-tout inspiré. Cycle lu (il y a longtemps) et apprécié. J’y suis allé pour Manara, je n’avais pas remarqué pour Jodo. Il est de partout en pays BD.