Babel (2022) de Rebecca F. Kuang, traduit par Michel Pagel, Prix Nebula du meilleur roman 2022 et le Prix Locus du meilleur roman de fantasy 2023 et Prix Alex 2023…
Le résumé de l’éditeur : Traduttore, traditore : un acte de traduction est toujours un acte de trahison
1828. Un jeune orphelin chinois est recueilli à Canton par un professeur et conduit à Londres. Rebaptisé Robin Swift, le jeune garçon consacre ses journées à l’étude des langues dans l’optique d’intégrer le prestigieux Institut royal de traduction de l’Université d’Oxford, plus connu sous le nom de Babel. Berceau de l’argentogravure, les étudiants y exploitent le sens perdu des mots à l’aide de barres d’argent enchantées.
Dès ses premiers jours à Oxford, Robin prend conscience que ces travaux confèrent à l’Empire britannique une puissance inégalée et servent sa soif de colonisation, au détriment des classes défavorisées de la société et de ses territoires. Servir Babel revient donc à trahir sa patrie d’origine. Peut-il espérer changer Babel de l’intérieur ? Ou devra-t-il sacrifier ses rêves pour faire tomber cette institution ?
Parfois, pour me motiver à sortir de ma zone de confort de lecture et surtout quand je vois les prestigieux Prix littéraires obtenus, je lis le résumé. Et le résumé de Babel, outre l’originalité qu’il promet laisse présager un gros travail sur la langues, sur les mots et leurs traductions, des ponts entre les langues. Un travail d’autant plus intéressant que je me lance dans une oeuvre traduite. Cela me permet aussi de découvrir cette autrice Rebecca J. Kuang.
Babel, c’est un roman de fantasy car dans cet univers, il existe une magie basée sur les relations entre le sens des mots et le sens et les variable de leur traductions. L’idée est diablement originale mais pas évidente à ingérer intellectuellement. (je suis très mauvais en lange étrangère). Rassurez-vous, Rebecca J. Kuang n’en abuse pas et c’est en partie le reproche que je suis enclin à lui faire.
En fantasy, l’intérêt d’une oeuvre est souvent la particularité qui la démarque des autres et c’est souvent l’univers magique. Dans Babel, Rebecca J. Kuang dilue son action pour nous décrire par le menu la progression psychologique de son personnage principal. Une fois passé la découverte de ce monde, on s’ennuie un peu d’autant que la magie n’est pas beaucoup plus développé. Ce n’est que dans le dernier tiers que le rythme s’accélère.
Pourtant, Babel n’est pas du tout mauvais. Sa portée historique, sa réflexion sur les empires et les hégémonies, la richesse des langues et des idiomes fort un roman fort avec des thématiques universelles. La double culture de Rebecca J. Kuang, ses connaissances des langues sont un vrai gage de justesse dans Babel.
Ce sont peut-être mes attentes qui sont en cause sur ce léger effet déceptif. Et tous les Prix aussi ! Ou alors, la traduction française fait perdre tout l’intérêt technique de ce roman ? Mais là, je suis incapable de vous en parler.