Zazie dans le métro (1959) de Raymond Queneau…
Un extrait de l’éditeur de poche, ici: «– Zazie, déclare Gabriel en prenant un air majestueux trouvé sans peine dans son répertoire, si ça te plaît de voir vraiment les Invalides et le tombeau véritable du vrai Napoléon, je t’y conduirai.
– Napoléon mon cul, réplique Zazie. Il m’intéresse pas du tout, cet enflé, avec son chapeau à la con.
– Qu’est-ce qui t’intéresse alors?
Zazie ne répond pas.
– Oui, dit Charles avec une gentillesse inattendue, qu’est-ce qui t’intéresse?
– Le métro.»
Alors voila un objet littéraire très particulier, difficilement identifiable et qui divise. On adore ou on déteste. Zazie dans le métro va venir titiller le lecteur dans ses retranchements. Raymond Queneau triture la langue française avec un argot déstabilisant, évidement suranné, ce roman date de 1959.
Dès le début de la lecture, j’ai bien aimé cet univers, étrange, dans lequel débarque Zazie avec la fougue de sa jeunesse. Elle est confiée, pour le week-end, à un oncle qui révèle peu à peu ses secrets. C’est loufoque, échevelé, impertinent, à l’image de cette petite provinciale mais c’est aussi lourd par certain côté, sociaux ou moraux.
J’ai été surpris par le traitement qu’à fait Raymond Queneau de la pédophilie et l’inceste. Car lorsqu’il l’évoque, c’est frontal, décomplexé. C’est une menace, une ombre sur la petite Zazie puis rien. Tout est normal.
Zazie dans le métro part un pu dans tous les sens. S’il y a une cohérence, je n’ai pas su la voir. S’il y a un fil conducteur, je l’ai coupé par mégarde. Raymond Queneau m’a perdu. Mais savait-il où il allait?
Je ne l’ai pas étudié à l’école ou à la fac et je n’ai que de piètres compétences pour en faire une analyse pertinente qui révèlerait peut-être plus de sens là où je ne vois qu’un pied de nez foutraque au monde de la littérature française.
Zazie dans le métro est mon premier Raymond Queneau et je me demande si je dois poursuivre avec cet auteur.