Marche ou crève de Stephen King (Richard Bachman)

Marche ou crève (1979) de Stephen King (Richard Bachman), traduction par France-Marie Watkins…

Le résumé de l’éditeur de poche, ici: Garraty, un jeune adolescent natif du Maine, va concourir pour « La Longue Marche », une compétition qui compte cent participants. Cet événement est très attendu. Il sera retransmis à la télévision, suivi par des milliers de personnes. Mais ce n’est pas une marche comme les autres, plutôt un jeu sans foi ni loi…
Garraty a tout intérêt à gagner. Le contraire pourrait lui coûter cher. Très cher…

Alors voila, un nouveau Stephen King, un Stephen King comme un exercice de style avec au départ une idée, folle, extreme. Marche ou crève est un roman d’anticipation assez fou qui explore des dérives sociétales qui font froid dans le dos. Ce roman est édité il y a 40 ans et si j’en crois la fiche Wiki, il serait son premier roman, écrit en 1967 (en plein pendant la guerre du Viêt-Nam).

Pour souligner les points négatifs, j’ai envie de parler d’une forme de lenteur et de redondance mais je ne suis plus surpris, Stephen King n’est pas un auteur d’action, c’est un fait. Il travaille plutôt autour des situations qu’il pousse à leurs paroxysmes pour en extirper l’essence. Et l’alchimiste qu’il est prend son temps. Marche ou crève révèle avec une acuité surprenante la fanatisation des masses dans le divertissement. quand on voit où on en est, on a envie de dire : quel visionnaire!

Ce qui m’a un peu manqué, c’est de pleinement vivre la déchéance, la douleur, la souffrance car je trouvais ses personnages toujours plus lucides, plus frais que ce à quoi je m’attendais dans pareille situation.

Pour ce qui est de l’analyse, la modeste interprétation du lecteur que je suis à travers ce que j’en ai lu ici et là, Marche ou crève est tellement ouvert et riche qu’on peut y voir une critique de la guerre (il y a le commandant) et la mort vaine de tous ses jeunes inconscients. Mais on peut y voir aussi, comme je l’ai lu sur la fiche Wiki du roman, la critique de l’esprit de compétition exacerbée d’une Amérique ultra-libérale. Il n’est pas impossible d’y voir également, la quête de reconnaissance d’une jeunesse sans repère qui va à la mort certaine mais pour quelle raison?

En tous cas, Marche ou crève est un roman fort, bien maitrisé, qui assure, s’il le fallait, Stephen King comme un conteur hors pair.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD
4 comments to “Marche ou crève de Stephen King (Richard Bachman)”
  1. C’est sûr qu’on peut y voir une critique de la guerre en général qui avale ses jeunes sans état d’âme. C’est très fort de la part de King de parvenir à faire une critique du système, dans un premier roman, tout en parvenant à faire ressentir un état d’angoisse latent…

    • J’ai pas fait le calcul pour savoir quel âge il avait quand il a écrit ce roman mais c’est déjà la preuve que c’est un grand auteur.

  2. Je me rappelle très bien de ce roman, je n’ai pas lu beaucoup de Stephen King mais celui-ci m’avait marqué… d’ailleurs, quand j’y pense, un des derniers livres d’Amélie Nothomb que j’ai lu est sur un thème un peu similaire sur le fond, Acide Sulfurique, ça devrait te plaire.
    En tout cas, c’est certain, Marche ou crève est un livre fort, malgré une certaine lenteur que tu soulignes, c’est comme un cauchemar vécu au ralenti.

    • Je n’ai pas lu le Nothomb dont tu parles (pourtant très connu) et c’est pas la première fois que je vois passer ce titre dans des commentaires ou autres. Il doit y avoir des raisons. Je vais peut-être le rajouter à ma Wish.
      De toute façon, ce roman ne pouvait pas être plus rapide car il s’agit de marche, cela aurait été un non-sens.

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