Liberty Bar (Maigret #17) (1932) de Simenon…
Le résumé de l’éditeur: Cela commença par une sensation de vacances. Quand Maigret descendit du train, la moitié de la gare d’Antibes était baignée d’un soleil si lumineux qu’on n’y voyait les gens s’agiter que comme des ombres. Des ombres portant chapeau de paille, pantalon blanc, raquette de tennis. L’air bourdonnait. Il y avait des palmiers, des cactus en bordure du quai, un pan de mer bleue au-delà de la lampisterie.
Et tout de suite quelqu’un se précipita.
Le commissaire Maigret, je pense ? Je vous reconnais grâce à une photo qui a paru dans les journaux… Inspecteur Boutigues… Boutigues ! Rien que ce nom-là avait l’air d’une farce ! Boutigues portait déjà les valises de Maigret, l’entraînait vers le souterrain. Il avait un complet gris perle, un œillet rouge à la boutonnière, des souliers à tiges de drap.
C’est la première fois que vous venez à Antibes ?
Lecteur convaincu de Georges Simenon, un peu moins des Maigret, je ne boude pas le plaisir de ce tome 17, Liberty Bar, un tome où j’ai trouvé le fameux et placide commissaire un peu moins à son aise sous la chaleur du sud de la France.
L’enquête est linéaire et le fameux flair du commissaire touche juste. Mais ce n’est pas l’intrigue policière qui compte tant l’histoire d’Homme est prégnante. Simenon déploie une nouvelle fois son talent pour raconter des vies entières avec rien, une présence au comptoir, un regard, quelques mots et nous voila transporter.
Liberty Bar a presque 90 ans et pourtant, la prose de Simenon sonne toujours aussi fraiche et naturelle tout en étant au service d’une histoire, témoignage de son époque, marqueur d’une évolution de moeurs, photo temporelle d’une très grande précision, de quoi laisser la persistance rétinienne de la lumière tamisée d’un bar d’un autre temps.
J’ai donc bien aimé Liberty Bar, un Maigret bien ficelé avec une chute dont je n’ai pas vu venir la simplicité et l’évidence. Il y a des passages savoureux dans lequel le commissaire n’est pas très à son aise sous un soleil qui ne lui est pas confortable. Et ce dernier chapitre, un dialogue drolatique entre Maigret et sa femme. À lire.
L’élégance de Simenon fait mouche, une nouvelle fois, mais bon, ce n’était plus à prouver.
C’est avec ce titre, qu’après un très long abandon de la série, j’ai recommencé à faire un bout de chemin en compagnie de Simenon et de son Maigret de commissaire.
Mon plus vivace souvenir du titre: les toutes premières pages évoquant l’arrivée d’un train en gare d’Antibes (ou autre de la Côte d’Azur) en plein août. Canicule.
Les conditions climatiques sont toujours d’un grand poids dans l’atmosphère des Maigret. Ici, la pleine chaleur, cache l’obscurité.
Je suis curieux de ton avis, Nicolas.
Je repense à une scène ou Maigret marche sur la plage, avec son imper et son chapeau alors que tout le monde est en maillot de bain. On sent bien qu’il aime pas la chaleur.
MDR..! Je n’avais pas fais gaffe. C’est pour garder ses réflexions en ébullition..!
Et ça sonne tellement vrai qu’on sent Simenon derrière Maigret.
Au fait, j’ai commenté ton article de Liberty bar sur ton blog mais j’ai pas l’impression que cela ait fonctionné.
Non, je n’en ai aucune trace.
Ok, je croyais avoir été censuré pour un commentaire tendancieux. Non, je déconne…
Ben non, pourquoi ? Blogger en arrière fond regroupe tous les commentaires de tous les articles et le tien ne s’y trouve pas.
Ça a du déconner de mon côté alors.
Ou du mien. Va savoir. Je me souviens d’un comm sur les //s (de qui ? Me souviens plus, peut-être toi) qui s’était déjà perdu dans l’ether virtuel. Je te remercie de l’avoir renvoyé, d’autant que l’article (MDR) n’en avait pour l’instant aucun.
Il va falloir demander à Maigret d’enquêter sur la disparition de commentaires de blogs.
(pardon, c’était trop tentant).
Maigret se penchant sur des octets, s’imprègnant de leurs vies. MDR..!
Je ne crois pas que sa méthode d’enquête basée sur une présence passive fonctionne avec le web.
D’autant que, Simenon dixit, il a de gros doigts malhabiles façon saucisses de Strasbourg dans l’eau chaude, peu appropriés à la menue taille des touches azerty et qu’anachronisme aidant il aura tendance à prendre le PC pour une technologie à la Jules Verne…
Belle image que ses doigts façon strasbourg.
Jolie chronique qui cible parfaitement le charme des Maigret lus. Reflets d’une autre époque, ambiances comme venues d’un autre monde. Et pour une fois qu’il n’y pleut pas.. A noter que le thème central embarqué est courant dans l’univers du commissaire.
Merci Alvin. J’ai l’impression que je suis en train de tomber sous le charme du fameux commissaire.
Bienvenu au Club.
J’espère que j’aimerais autant les suivants.
Mais si..!