Le Soleil des Scorta (2004) de Laurent Gaudé…
Le résumé de l’éditeur de poche, ici: L’origine de leur lignée condamne les Scorta à l’opprobre. A Montepuccio, leur petit village d’Italie du Sud, ils vivent pauvrement, et ne mourront pas riches. Mais ils ont fait vœu de se transmettre, de génération en génération, le peu que la vie leur laisserait en héritage. Et en dehors du modeste bureau de tabac familial, créé avec ce qu’ils appellent « l’argent de New York », leur richesse est aussi immatérielle qu’une expérience, un souvenir, une parcelle de sagesse, une étincelle de joie. Ou encore un secret. Comme celui que la vieille Carmela confie au curé de Montepuccio, par crainte que les mots ne viennent très vite à lui manquer. Roman solaire, profondément humaniste, le livre de Laurent Gaudé met en scène, de 1870 à nos jours, l’existence de cette famille des Pouilles à laquelle chaque génération, chaque individualité, tente d’apporter, au gré de son propre destin, la fierté d’être un Scorta, et la révélation du bonheur.
Dithyrambiques! les critiques que j’ai lu sur Le Soleil des Scorta sont assez unanimes et l’oeuvre de Laurent Gaudé jouit d’une aura bienveillante? Et dès le début, je comprends pourquoi.
L’univers surchauffé des Pouilles, au sud de l’Italie, la zone limitée du petit village de Montepuccio, le lecteur que je suis a été charmé par l’univers que Laurent Gaudé décrit avec une justesse et une concision assez rare. Je ne vois pas comment on ne peut pas aimer lire du Laurent Gaudé. Et cela devrait suffire à se lancer dans la lecture de cet auteur.
Pour ce qui est de l’histoire, l’ambition de conter l’ensemble d’une saga familiale en moins de 300 pages était voué à ce qui arriva, implacablement. Brosser 5 générations d’une famille n’est pas chose facile et Laurent Gaudé y réussit admirablement, il faut le dire.
Chaque personnage est très bien incarné, rendu vivant par la grâce de la plume de Laurent Gaudé et la géographie du roman ajoute une touche, une présence, une puissance. Et les générations se succèdent, se chevauchent, s’entremêlent dans une multitudes de scènes fondamentales où le destin joue son jeu.
Et c’est là où il manque du corps, un peu. La concision de Le Soleil des Scorta n’autorise que partiellement une grande empathie avec les personnages car chaque génération amène son regard, sa personnalité. Ce qu’il se passe, c’est que l’enchainement des narrateurs, au fur et à mesure, réduit notre intérêt à leur égards. À la fin, on ne s’y intéresse plus mais à l’ensemble.
De plus, pour ce genre de roman, ce qui me plaît, c’est lorsque l’ensemble de l’histoire se referme, clôt un cycle, que la fin répondent au début. Une boucle. Mais Laurent Gaudé, à mon sens, ouvre ce qui pourrait être une chronique familiale, enchainant les générations, comme les narrateurs et cela paraît être sans fin et c’est pour cela qu’à la fin de Le Soleil des Scorta, j’ai envie de dire: et après?
Mais ces points de détails, ce n’est que ce qu’y manque pour pouvoir trouver ce roman parfait. Vous me trouverez surement très exigeant. C’est pas faux! Alors jetez-vous sur les oeuvres de Laurent Gaudé, un conteur sans pareille qui vous fera voyager, indubitablement et nul doute que Le Soleil des Scorta continuera de frapper sur votre inconscient bien longtemps après la fin de la lecture.
Livrepoche.fr, un livre, une poche…
Comme toi, je n’entends que du bien de ce court roman. Par contre je ne me suis jamais intéressée à l’intrigue en elle même et là tu m’apprends que cela se passe dans les pouilles, un endroit que je rêve de voir, comme toute l’Italie d’ailleurs. Du coup, le soleil des Scorta, va obligatoirement rejoindre le haut de ma PAL. 😉
Tu te régaleras avec ce roman alors car la géographie a une part importante dans le roman!
J’avoue n’avoir lu aucun roman de cet auteur… pourtant j’en entends parler en bien!
Bon, c’est décidé, la prochaine fois que je suis face à des livres, je recherche ses romans 😀
Laurent Gaudé a un style très agréable à lire! Tu peux au moins essayer une fois Cheyenne…
Je n’ai pas eu de coup de cœur ! Pourtant je me suis dit en le commençant que vu les critiques sur livraddict j’allais me régaler … Mais pas du tout ! Je trouve qu’il a une très belle plume mais ça ne m’a rien raconter . Peut être que j’aurai eu besoin d’en savoir plus sur les personnages et on ne sait presque rien d’eux . Mais j’ai ne baisse pas les bras pour autant ; je lirais d’autres romans de cet auteur 😉
C’est ce qu’il m’a semblé aussi Véronique! Le roman est court pour raconter l’histoire de 5 générations! Au plus la fin approche, au moins on se soucie des personnages!
Ca donne envie! D’ailleurs, j’ai envie de lire Laurent Gaudé depuis un petit moment… Je ne l’ai pas beaucoup lu et je compte me rattrapper. Dommage qu’il soit court, moi qui ai l’habitude de lire des pavés…!
Quelle chance de lire facilement les pavés! Cela ne me déplait généralement pas mais j’ai tellement envie de découvrir beaucoup de livres que je ne vais que rarement vers les gros! Ça, c’est quand je ne lis pas autant que je le souhaite!
J’ai l’impression que tu lis vite Telesia!
Sur une journée entière je ne lis généralement que très peu, par manque de temps. Mais c’est vrai que j’avance rapidement quand je me concentre.
Du coup, petit livre ou pas, j’ai quand même l’impression de lire énormément d’oeuvres différentes!
Certains pavés sont vraiment très bons, tu devrais tenter 😉
Si on considère qu’un 650 pages est un pavé, il y a des éditions (souvent classiques) qui utilisent une typo plus petite, avec plus de lignes, moins d’interligne pour diminuer l’épaisseur du roman alors que d’autres exagère à l’inverse pour augmenter le prix de vente du livre. Il est donc très subjectif de ne compter que les pages! Mais je pense qu’en hiver, je lirais plus!
Oui en effet! Tout est relatif.
En hiver ? Pour quelle raison ? Moins de choses à faire ?
Je viens de voir que je n’ai pas répondu à tes questions! Mille excuses! Oui, en hivers, outre le fait qu’il y a moins de choses à faire, la météo incite souvent à rester un peu plus à la maison, donc lire!
Pas de soucis, on a le temps!
Je vois, pour moi la différence de météo ne m’influence pas vraiment, mais je comprends l’idée!
Bien contente que tu aies aimé ce récit. Je comprends ce que tu dis sur la fin mais je pense qu’il ne souhaitait justement pas clore l’histoire, pour lui donner peut être un caractère éternel ou intemporel. Ce que j’aime chez lui c’est ce lien qui unit des personnages à un lieu, un terroir. Il est plutôt adepte des formats courts mais il est vrai qu’on aurait adoré une fresque familiale développée sur plusieurs tomes ! As tu aimé t’attabler avec eux ? 😉
Cette scène est incroyable de vie et de bonheur! Tout ce qui avait sur la table avait l’air très appétissant!
Je résiste avec entêtement à cet auteur pourtant si apprécié… Je ne cerne pas trop les raisons de cette résistance… Mais je me connais un jour je franchirai le pas et je me dirai « mais pourquoi ai-je bête que je suis, tant attendu? ». Un jour…
Mais quelque chose me dit que je ne commencerai pas par celui-ci.
Elle est surprenante cette résistance! Mais rien n’est urgent! Tu dois être dans la même situation que moi, tu as un bon paquet d’auteurs à découvrir,non? Sans parler de ceux que tu as envie d’approfondir…
Je crois que tu cernes une partie du problème, des tonnes d’auteurs/autrices à découvrir et l’envie, effectivement, de poursuivre avec d’autres!
Et ces journées qui ne font que 24 heures! Comment veux-tu que l’on s’en sorte? C’est impossible!