Le Rêve de Ryôsuke (2014) de Durian Sukegawa, traduction par Myriam Dartois-Ako…
Le résumé de l’éditeur de poche, ici: Le jeune Ryôsuke manque de confiance en lui, un mal-être qui puise son origine dans la mort prématurée de son père. Après une tentative de suicide, il part sur ses traces et s’installe sur l’île où celui-ci a passé ses dernières années. Une île réputée pour ses chèvres sauvages où il va tenter de réaliser le rêve paternel : confectionner du fromage. Mais son projet se heurte aux tabous locaux et suscite la colère des habitants de l’île…
Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour réaliser nos désirs ? À travers les épreuves de Ryôsuke, Durian Sukegawa évoque la difficulté à trouver sa voie, soulignant le prix de la vie, humaine comme animale.
Je suis facilement allé vers Le Rêve de Ryôsuke, presque certain de trouver les même ingrédients que Durian Sukegawa a utilisé dans l’excellent Les Délices de Tokyo. Et c’est peu dire de parler d’ingrédients. La recette est pas loin d’être la même. Pour autant, le goût est différent.
Dans un style toujours aussi limpide et léger, Durian Sukegawa tisse une histoire où les personnages sont tendres, touchants, justes et mesurés. Sans exagération. Avec une retenue et une distance toute japonaise. Pas d’abus de romantisme. Pas d’exagération dramatique. Il y a une forme de réalisme, naturalisme dirait certain mais le style laisse planer une forme d’onirisme léger principalement due à la quête du personnage principal. et cette quête à un goût d’absolu, initiatique en un sens.
Là, on reconnait les parfums de Les Délices de Tokyo. Il y a les recettes, la transmission du savoir, jeunes et anciennes générations qui côtoient leurs expériences. Le Rêve de Ryôsuke me semble plus riche avec des éléments qui ajoutent à l’histoire. Il y a l’isolement sur une île, la ruralité ainsi que la rigueur du climat, l’hostilité des villageois, le tout, chorégraphié avec plus de personnages.
Je l’ai cependant moins aimé et cela tient à pas grand chose. Peut-être trop d’attentes? Peut-être des secrets ou un non-dit qui nous appâte tout le roman pour tomber à plat une fois révélé? Peut-être une fin devinée rapidement?
Assurément, je conseillerais la lecture de Le Rêve de Ryôsuke pour découvrir la plume de Durian Sukegawa et dirais à ceux qui ont lu Les Délices de Tokyo de ne pas avoir trop d’exigences aux risques d’être déçu.
Je relève ta douce comparaison des deux titres. Si jamais, j’aurais 2 titres en auteurs asiatiques vers lesquels tendre si l’envie me prenait ^^
Je pense que tu devrais les aimer, et l’un et l’autre.