Le faiseur d’histoire de Stephen Fry…
Alors oui, j’ai beaucoup de sympathie pour Stephen Fry. Mais cela ne m’empêcheras pas d’avoir un avis le plus objectif possible sur Le faiseur d’histoire. Et en lisant ce roman, j’ai été désolé de ressentir ce que je ressentais. Ayant lu les 3 autres romans de Stephen Fry (Mensonges mensonges, L’Hyppopotame et L’Île du Dr Mallo) il y a une bonne dizaine d’années, j’en avais un agréable souvenir, plein d’humour et d’originalité.
Le résumé de l’éditeur de poche, ici : Le choc frontal entre Michael Young, thésard en histoire à Cambridge, et le professeur Zuckermann, vieux physicien obsédé par l’une des périodes les plus sombres du XXesiècle, va changer l’histoire – littéralement. Mais pour cela, il faut aussi compter sur une pilule miracle, sur le rival oublié d’un petit teigneux autrichien et sur la fatale élasticité du temps. Le pire n’est jamais certain, mais le mieux ne se trouve pas forcément non plus là où on l’attendait…
Tout à la fois uchronie brillante, thriller captivant et comédie romantique gay, Le faiseur d’histoire tient de Douglas Adams et d’Armistead Maupin pour son intelligence, son humour et son politiquement incorrect.
En entamant Le faiseur d’histoire avec mon légendaire enthousiasme, j’envisageais une lecture fleurie, un peu dingue (c’est une uchronie quand même) et rapidement, j’ai senti que je n’allais pas être comblé. J’avais l’espoir qu’en avançant, le roman se déploie magnifiquement mais non. Le faiseur d’histoire se veut très didactique, encyclopédique, avec de longs passages historiques extrêmement documentés dans le Livre 1 (première moitié non uchronique). Mais cela ampute le roman de folie romanesque. Même le Livre 2 (seconde moitié uchronique) se veut assez précis pour paraître plausible. Et c’est le but de Stephen Fry, ces presque premières lignes étant :
A : Rien de ce qui va suivre n’est jamais arrivé
B : Tout se qui va suivre est entièrement vrai.
Je vous laisse réfléchir à cela.
Mis à part ce travail de theseux sur la partie « Histoire », c’est aussi sur le fond que je ne suis pas satisfait. Si le style de Stephen Fry est extrêmement entrainant, l’histoire est vraiment convenue, facile je dirais, élémentaire (mais pas assez essentielle alors). C’est une uchronie réaliste. Ce qui m’échappe, au delà de l’évident message premier, est quel est le l’objectif de Stephen Fry en écrivant Le faiseur d’histoire?
Avec un peu de recul, j’ai le sentiment d’une lecture à destination d’un jeune public. Et ça, c’est pas bon pour moi, ça veut simplement dire que j’ai perdu mon regard naïf de jeune premier et que je ne suis plus si jeune que cela.
En ce sens, Le faiseur d’histoire est un joli roman vulgarisateur de l’histoire, doublé d’un fond philosophique et de sciences sociales.
Livrepoche.fr, un livre, une poche…
Stephen Fry, comme dans l’acteur ? Celui qui joue le frère de Sherlock Holmes dans les films ?
Oui, c’est lui ! Mais il a fait beaucoup de chose dans sa vie…