Indian Creek (1993) de Pete Fromm, traduit par Denis Lagae-Devoldère…
Le résumé de l’éditeur: Le garde commença à parler de bois à brûler. Je hochais la tête sans arrêt, comme si j’avais abattu des forêts entières avant de le rencontrer.
— Il te faudra sans doute sept cordes de bois, m’expliqua-t-il. Fais attention à ça. Tu dois t’en constituer toute une réserve avant que
la neige n’immobilise ton camion.
Je ne voulais pas poser cette question, mais comme cela semblait important, je me lançai :
— Heu… C’est quoi, une corde de bois ?
Ainsi débute le long hiver que Pete Fromm s’apprête à vivre seul au cœur des montagnes Rocheuses, et dont il nous livre ici un témoignage drôle et sincère, véritable hymne aux grands espaces sauvages.
Indian Creek est un captivant récit d’aventures et d’apprentissage, un Walden des temps modernes. Ce classique contemporain a établi Pete Fromm comme une des grandes voix de l’Ouest américain.
Je ne suis pas spécialement un adepte de nature writing. Alors, quand on m’a conseillé Indian Creek, le meilleur de Pete Fromm, j’y suis allé par curiosité. Et ce récit, car ce texte est issu des carnets que l’auteur a écrit durant cette période unique de sa vie. Grâce à une postface qui explique la genèse d’Indian Creek, j’ai compris mon ressenti en dents de scie.
Ce qui m’a séduit, c’est avant tout le style de Pete Fromm, ou plutôt le ton. Son inexpérience dans le domaine de la vie en nature donne des scènes très rôle, parfois, à la limite du dangereux mais avec une chance insolente et le recul sur ce qui lui est arrivé, l’auteur nous donne un texte léger, sans dramaturgie romanesque.
Et pour le coup, si certaines scènes sont puissantes, étonnantes, envoutantes, le reste, c’est du quotidien et de l’ennuie, dans les faits comme dans la lecture. La naitre ne sauve pas tout, pour moi en tous cas. Cet ennuie est aussi ce qui donne cet accent de véracité au récit de Pete Fromm.
Comme souvent, on s’attend à de la solitude mais être seul au monde n’est pas si facile. Les visites ne manquent pas. Autant de moments qui ramènent a du contemporain.
Pour revenir à la postface, Indian Creek est issu de 5 textes écrits par Pete Fromm qu’un éditeur lui demande de compiler dans un roman/récit. Et ses 5 textes, sans doute possible, sont les grandes scènes du livre, des scènes vraiment touchantes, qui ont su m’émouvoir, me faire trembler, me faire peur, etc. Pour écrire Indian Creek, Pete Fromm a repris ses carnets, puis les a retranscrit , s’immergeant à nouveau dans cette expérience unique, avec le recul des années qui ont passées. Et cela explique ton léger et décalé. Pete Fromm a du rire en relisant ce qu’il avait vécu.
Et là où l’intérêt du récit gagne à être vrai, il le perd en intensité et en continuité romanesque. Entre les grandes scènes dont je parle, c’est un peu ennuyeux et répétitif. Le lecteur de roman que je suis attend toujours l’évènement déclencheur, la rupture mais cela n’arrive pas dans les taches quotidiennes.
C’est donc un avis positif sur Indian Creek avec quelques bémols cependant. Aurais-je préféré un recueil de nouvelles? Peut-être? J’hésite à me lancer dans d’autres romans de Pete Fromm. Nul doute qu’il a du talent pour raconter mais bon… Je verrais bien si vous avez des conseils enthousiastes.
J’avais adoré ce livre, mais je comprends l’ennui que tu as pu ressentir…
Néanmoins, je te conseille vivement les romans de Pete Fromm, comme tu parles de lire un autre de ses ouvrages, c’est vraiment un auteur formidable !
As-tu lu tous les romans de cet auteur et si oui, tu me conseillerais lequel?
Non, je ne les ai pas tous lus mais je recommande Comment tout a commencé et Mon désir le plus ardent en « priorité » 🙂
Devant une telle injonction, je vais commencer par les noter sur ma wishlist. Merci Anaïs.
Aucune injonction, je me suis peut-être mal exprimée 🙂 Mais ce sont vraiment ceux que j’ai préférés, pour ma part. Tout dépend de ce que tu recherches… Le nom des étoiles se rapproche plus d’Indian Creek 🙂
Injonction est un peu fort, c’est vrai. Dans tous les cas, c’est noté.
Le nom me parle car je ne cesse de voir passer son nom sur les coms Instagram des éditions galmeister ^^
Je serais presque tentée de le lire…