Grace de Paul Lynch

Grace (2017) de Paul Lynch, traduit par Marina Boraso…

Le résumé de l’éditeur: Irlande, 1845. Par un froid matin d’octobre, alors que la Grande Famine ravage le pays, la jeune Grace est envoyée sur les routes par sa mère pour tenter de trouver du travail et survivre. En quittant son village de Blackmountain camouflée dans des vêtements d’homme, et accompagnée de son petit frère qui la rejoint en secret, l’adolescente entreprend un véritable périple, du Donegal à Limerick, au cœur d’un paysage apocalyptique. Celui d’une terre où chaque être humain est prêt à tuer pour une miette de pain.

Ce roman de Paul Lynch, un jeune auteur irlandais dont j’ignorais l’existence, ne devrait pas vous laisser indifférent. Grace aborde un sujet dur, ambitieux, la Grande Famine qui sévit en Irlande au milieu du 19e siècle. Pas de surprise quand à l’ambiance, c’est dans une nuance de noir que l’histoire se déroule. Mais l’auteur a beau en mettre des couches, je ne l’ai pas lu comme ça. 

Certes, c’est sombre et Paul Lynch en rajoute stylistiquement pour appuyer sur cette ambiance. On obtient pour moitié des envolées lyriques, métaphoriques autour de la mort et pour moitié un naturalisme de la misère rurale. Le fait est que pour moi, l’empathie n’a pas fonctionné avec la protagoniste éponyme, Grace, car il n’y a pas d’effet de comparaison entre elle (qu’on suit) et les millions de miséreux dont elle partage le destin. Dans l’absolu, elle est même plutôt chanceuse sur une grande partie du roman.

Paul Lynch utilise une narration linéaire, conventionnelle dans l’ensemble. J’ai eu le temps de m’ennuyer car la descente aux enfers annoncée (dans le titre évocateur) ne commence qu’au dernier tiers du roman. Le reste est plat, donc ennuyeux d’autant que je m’attendais aux pires évènements. J’aurais aimer que l’auteur se « salisse » un peu plus, aille à hauteur de ce qu’il raconte.

De plus, sur la fin, pas de surprise, Grace porte bien son nom. 

La parabole un peu trop frontale, flagrante à mon goût, un peu archaïque spirituellement mais surtout sans subtilité. C’est donc un roman pour tout le monde. La ménagère ne devrait pas être heurtée.

Le principal intérêt réside dans la mise en lumière de cette Grande Famine irlandaise, une famine provoquée? entretenue? politiquement mais c’est à peine suggéré et palpable pour un lecteur irlandais seulement.

J’ai donc ni spécialement aimé le style de Paul Lynch, ni la manière de traiter cette histoire. Je ne sais pas si j’ai envie de lire un autre roman de l’auteur.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD
2 comments to “Grace de Paul Lynch”
  1. Ooookay, ça c’est fait. Je me suis arrêtée à « ennuyeux » ou presque. Je n’ai de toute façon aucune certitude de croiser cet auteur dans mes lectures et tu ne m’as pas donné envie de partir en quête de ce roman :p

N'ayez pas peur de commenter