
Gaijin (2021) de Jean-David Morvan et Damien Henceval…
Le résumé de l’éditeur: Un frisson venu d’ailleurs…
La vie de Manami, étudiante japonaise, bascule le soir où elle rencontre par hasard Julien, un Français, et qu’elle lui propose de venir passer la nuit chez elle. Une nuit aussi marquante qu’éphémère, qui lui permettra d’assouvir certains de ses fantasmes… mais surtout d’en faire naître de nouveaux. La fascination de Manami pour les étrangers, ou « Gaijins » comme on dit au Japon, deviendra alors une véritable obsession. Chaque rencontre avec l’un d’entre eux, si fugace soit-elle, fera naître en la jeune femme des pulsions de désir incontrôlables. Des scènes torrides, beaucoup trop réalistes pour être inventées, où la frontière entre fantasme et réalité devient de plus en plus floue…
En fin connaisseur de la culture japonaise, Jean-David Morvan nous livre un récit érotique qui, s’il nous éclaire sur la condition des femmes au Japon et leur rapport au sexe, n’oublie pas de donner du plaisir.
La couverture de Gaijin m’a interpellé depuis que je l’ai vu à sa sortie en 2021 sans avoir si je l’aimais ou non. Le fantasme érotique japonais mis en scène (manger les aliments disposés sur une femme nue) est troublant. Le cadrage, la présence d’une poulpe tentaculaire en position centrale amène réflexion. Ce n’est qu’en 2025 que je lis cette Bd de J-D Morvan et Damien Henceval.

Plus sensible au style de Milo Manara ou Paolo Eleuteri Serpieri en ce qui concerne la Bd érotique, j’ai du mal avec une approche plus cartoonesque. Cela me fait le même effet que Le peuple des brumes. Mais ma curiosité dépasse mes goûts et mes préjugés et je dévore cette histoire d’émancipation féminine à la sauce soja. Tout est bien équilibré autour des scènes explicites et l’évolution du caractère principal est le ciment de cette aventure nippone qui en dit long sur la vision de l’étranger par les japonaises.
Côté dessin, Gaijin est une Bd lumineuse et joyeuse. Les couleurs sont harmonieuses et chatoyantes ce qui donne des planches très vivantes. J’ai aimé.