Esmera (2015) de Vince (dessins) et Zep (scénario)…
Le résumé de l’éditeur: Confessions sans concessions…
À la fin des années 1960, Esmera Santeneo grandit à l’école pour fille du Sacro Cuore en Italie. C’est dans cet environnement austère que la jeune fille voit ses premiers désirs charnels naître en elle. Partageant ses sentiments avec son amie Rachele, Esmera vivra ses premières expériences avec des garçons. Dans l’Italie des années 1960, l’éducation sexuelle est balbutiante et le plaisir de la femme, optionnel. Les premières aventures d’Esmera sont souvent décevantes mais riches en enseignements. Quand enfin elle parvient à maîtriser son plaisir, elle découvre que son corps possède un pouvoir unique et exceptionnel : elle change de sexe avec chaque orgasme ! En se retrouvant dans la peau d’une femme ou d’un homme, Esmera aura la possibilité d’explorer relations amoureuses et jouissances d’un double point de vue : masculin et féminin. De plus, vieillissant deux fois moins vite que le commun des mortels, cette « super-héroïne » charnelle traversera le siècle jusqu’aux années 2010 et sera le témoin privilégié de l’évolution de la sexualité et du plaisir au cœur de notre société.
Retour à l’érotisme avec Esmera de Zep et Vince. Je ne sais pas ce que j’ai mais j’ai l’impression de me faire une petite étude de genre sous différents supports (cf Minimum, Le fruit défendu, Le feu aux entrailles). J’élargi cet horizon au-delà de Milo Manara et Serpieri pour voir ce que ça donne chez les autres auteurs.
Et la première chose que je remarque, c’est le style que je trouve un peu en dessous des références que je viens de citer. Cela est peut-être du à l’univers ou à la couleur mais cela correspond moins à mes critères. Les dessins de Vince sont pourtant bien travaillés, sans filtre et sont à la hauteur de l’histoire de Zep, une histoire originale où la narratrice revient sur sa vie, sa double vie sexuelle qui se transforme au gré des orgasmes, en homme, puis en femme.
Cela facilite grandement le scénario érotique / pornographique et diversifie les scènes. Malgré tout, on fait vite le tour d’une psychologie qui ne tourne qu’autour du sexe. Le problème du genre, c’est de rester dans le genre. On se lasse vite des redondances au point de ne plus être émoustillé par ce qui devrait l’être.
Et pour comparer, le roman d’Esparbec a mieux fait travailler l’imaginaire et il n’y a pas à dire, la littérature est largement au dessus quand il s’agit de fantasme.
Avis aux libidineux ! 😉