Dans la forêt de Jean Hegland

Dans la forêt (1996) de Jean Hegland, traduit par Josette Chicheportiche…

Le résumé de l’éditeur: Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt. Quand la civilisation s’effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours présentes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l’inconnu il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, remplie d’inépuisables richesses.

Difficile de passer à côté de ce roman qui suscite un vrai intérêt des lecteurs. Dans la forêt a pourtant presque 25 ans. C’est le premier roman de Jean Hegland. Et souvent, en cas de succès et d’avis unanimes, dithyrambiques, je me méfie et en même temps, je suis plein d’espoir d’être surpris. Une nouvelle fois, je vais être plus mesuré.

Pour ceux qui cherchent du roman Post-A, pur et dur, n’allez pas Dans la forêt car le roman n’explore pas tant le monde d’après que la bascule psychologique de l’adolescence vers l’âge adulte. Cette métaphore subtile saupoudrée d’un langage écolo un tantinet simpliste me questionne sur l ‘évolution d’une « conscience durable », de ma conscience. L’alerte et les questions soulevées en filigranes ont plus de valeurs en 1996 que de nos jours. Le propos de Jean Hegland devait être plus perturbant à l’époque. Cela sonne assez naïf pour moi mais peut-être n’est-ce pas le cas pour tout le monde. Faut dire que je suis, dans le fond, un écolo plus que radical.

De plus, il ne me semble pas que Jean Hegland veuille être moralisatrice ou donneuse de leçons. Son regard, principalement féminin, sensible, cruel, intense dépeint les caractères d’adolescentes qui, poussées par les circonstances, passe à l’âge adulte. Dans la forêt, c’est ce moment, cette transition.

En soi, le roman est bien construit, quelque peu redondant, très agréable à lire mais je confirme ma retenue car ce qui m’intéresse avec un thème comme celui-là, c’est ce que Jean Hegland a évité, c’est à dire, une focale moins serrée sur les adolescentes et aussi ce qui se passe après le point final de Dans la forêt.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD
7 comments to “Dans la forêt de Jean Hegland”
  1. J’ai beaucoup aimé quant à moi, mais je suis tout à fait d’accord avec toi, ce n’est pas vraiment un roman post-apo ni un roman écolo, mais avant tout un roman d’apprentissage.

  2. Je ne lui ai pas trouvé de côté écolo, pas sûre que ce soit le propos du roman. Il y a certes une espèce de fusion protectrice et nourricière avec la foret, et cette dernière est un personnage qu’on peut dire à part entière mais au-delà…

    Un post-apo sans en être réellement un, oui. Dans le sens où il ne s’attarde pas sur ce qui a conduit à… les éléments sont là pour faire comprendre qu’il y a eu un basculement ayant impacté le monde, son fontionnement et puis point, le récit s’intéresse à ces 2 gamines et leurs évolutions.

    J’ai beaucoup aimé

    • Comme quoi, la perception qu’on peut avoir du propos d’un auteur varie largement entre chaque lecteurs. Il n’y a probablement pas de vérités sur l’intention de l’autrice.

  3. J’ai bien apprécié ma lecture et en effet c’est un roman sur la transition de l’adolescence à l’âge adulte plus qu’une histoire de survie pure et dure dans une société frappée par le chaos. Il y a quelque chose d’enchanteur avec la danse d’Eva et l’apprentissage de Nell dans ce coin de nature contrebalancé par le fait que celle-ci est loin d’être idyllique.

    • Et ma déception vient probablement du fait que je m’attendais à un roman Post A. Alors même que je ne connaissais pas l’histoire ni le résumé.

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