Western (2023) de Maria Pourchet, Prix de Flore 2023…
Le résumé de l’éditeur: J’entends par western un endroit de l’existence où l’on va jouer sa vie sur une décision.
C’est à cette éternelle logique de l’Ouest que se rend Alexis Zagner, « la gueule du siècle », poussé par l’intuition d’un danger. Comédien renommé qui devait incarner Dom Juan, il abandonne brusquement le rôle mythique et quitte la ville à la façon des cow-boys – ceux-là qui craignent la loi et cherchent à fondre leur peur dans le désert.
Qu’a-t-il fait pour redouter l’époque qui l’a pourtant consacré ? Et qu’espère-t-il découvrir à l’ouest du pays ?
Pas cette femme, Aurore, qui l’arrête en pleine cavale et semble n’avoir rien de mieux à faire que retenir le fuyard et percer son secret.
Tandis que dans le sillage d’Alexis se lève une tempête médiatique, un face à face sensuel s’engage entre ces deux exilés revenus de tout, et surtout de l’amour, qui les désarme et les effraie.
Je ne sais pas si cela vous fait cet effet de joie lorsque vous découvrez un auteur, une autrice dont le style vous parle, fonctionne parfaitement avec vous et résonne puissamment à vos oreilles. C’est ce qui se passe pour moi avec Maria Pourchet que j’ai découvert avec Feu. Elle pourrait me raconter n’importe quoi, je la suivrais. C’est son dernier roman dont je vais parler maintenant, Western.
Ne vous fiez pas au titre, Maria Pourchet ne se lance pas dans le genre bien connu du cinéma. Elle ne s’en sert que pour faire des parallèles avec les comportements de ses protagonistes (peut-être la chose la moins pertinente du roman ?). Pour moi, Maria Pourchet rebat les cartes du contemporain dans son approche des relations sociales. Ça va plus loin que le « je t’aime, mon non plus » qui me hérisse le poil.
Dans Western, les choses sont plus franches, plus instinctives que psychologiques et la différence change tout pour le lecteur que je suis. Je m’y retrouve et je comprends. Maria Pourchet va chercher ses personnages à la limite du spectre de nos contemporains et provoque les rencontres.
Ce qui s’en suit, c’est un style arraché du français, une prose unique qui chamboule le lecteur paresseux car la force des images invoquées et les sentiments qui en découlent sont forts. J’adore, tout simplement.