Touriste de bananes (1938) de Simenon…
Le résumé de l’éditeur: Oscar, vingt-cinq ans, fils d’une grande famille laminée par un drame, arrive à Papeete pour, croit-il, s’isoler dans une nature vierge des hypocrisies du monde. Il est un «touriste de bananes», l’un de ces idéalistes méprisés des Blancs locaux et que l’on retrouve un jour desséché dans la jungle. À Tahiti comme ailleurs, on s’arrange, on s’amuse, on trahit et l’on raille. Des hommes tuent, d’autres meurent. Oscar qui fuyait va croiser son destin. Il se trouve dans une chambre, près d’une femme, au Relais des Méridiens…
Le roman Touriste de bananes prolonge la tragique saga de la famille Donadieu, richissimes armateurs de La Rochelle, entamée dans Le testament Donadieu.
Je me suis lancé dans les romans durs de Simenon avec le goût et l’envie d’en lire régulièrement, sans souci d’ordre chronologique ou autres. Une unité après l’autre. Une lecture rassurante. Cela me semblait une affaire simple. Avec un titre comme Touriste de Bananes, je savais que j’allais retrouver un George Simenon exotique, comme dans Le coup de lune, Quartier nègre, ou 45° à l’ombre.
Et, dès le début, le voyage en bateau me donnait une impression de déjà lu, sans que je puisse me l’expliquer. Je retrouvais rapidement le roman lu dans ma bibliothèque que ça me rappelait, 45° à l’ombre. Je n’avais donc pas lu Touriste de Bananes. L’action bascule vite en terre tahitienne mais le trouble demeurait. J’ai donc pris le risque de lire la 4e de couverture pour en savoir plus. Là, j’apprends que Touriste de Bananes prolonge un autre roman de Simenon, Le testament Donadieu, que je n’ai pas lu. Me voila donc à suivre les aventures d’un personnage que je suis déjà sensé connaitre, ainsi que peut-être, les évènements qui l’ont amené à faire ce qu’il fait.
C’est peut-être ce qui manque pour mieux comprendre le caractère et le comportement d’Oscar Donadieu. Ça, ainsi qu’un récit qui se déroule entre la destinée du personnage principal et celui d’un capitaine de navire ayant tué l’amant de sa maitresse locale. J’ai trouvé que les 2 histoires se mariaient assez mal, ne se répondaient pas.
La plume de Simenon, fidèle à elle-même est un vrai régal et même quand l’histoire est moyenne, ça reste bon. Touriste de Bananes est un roman de chaleur, de moiteur, hautement sensuel, sexuel même. La touffeur des hôtels et les bars locaux, montre à quel point Simenon est à l’aise dans tous les lieux où les hommes et les femmes viennent se perdre.
Vous savez donc qu’il faut commencer par Le testament Donadieu, roman édité une année avant Touriste de Bananes, d’autant qu’il est reconnu comme un de ses très bon romans.
J’ai omis de vous dire que le personnage principal de 45° à l’ombre (1936) s’appelle Donadieu (je n’ai pas vérifié son prénom) mais je ne parviens pas à faire le lien avec les 2 autres romans. Une idée? Les 3 romans sont écrit de manière très rapproché et je ne peux pas penser que Simenon est omis avoir utilisé ce nom là auparavant.