Paris est une fête de Ernest Hemingway…
Paris est une fête de Ernest Hemingway n’est pas à proprement parlé un roman mais le récit, édité à titre posthume, de sa jeunesse parisienne tandis qu’il était peu connu, pas encore romancier, en train de construire le futur auteur nobellisé qu’il allait devenir. À travers ces récits disparates, on entre dans le Paris de l’entre-deux guerres, on côtoie la « génération perdue » et un ensemble de noms fameux.
Le résumé de l’éditeur de poche, ici : «Miss Stein et moi étions encore bons amis lorsqu’elle fit sa remarque sur la génération perdue. Elle avait eu des ennuis avec l’allumage de la vieille Ford T qu’elle conduisait, et le jeune homme qui travaillait au garage et s’occupait de sa voiture – un conscrit de 1918 – n’avait pas pu faire le nécessaire, ou n’avait pas voulu réparer en priorité la Ford de Miss Stein. De toute façon, il n’avait pas été sérieux et le patron l’avait sévèrement réprimandé après que Miss Stein eut manifesté son mécontentement. Le patron avait dit à son employé : « Vous êtes tous une génération perdue. » « C’est ce que vous êtes. C’est ce que vous êtes tous, dit Miss Stein. Vous autres, jeunes gens qui avez fait la guerre, vous êtes tous une génération perdue. »»
Que les récits soient vrais ou faux, romancés ou non, Ernest Hemingway se dévoile en tant qu’être humain, car c’est lui le héros de ses récits. On accompagne l’auteur et sa première femme dans la vie quotidienne de l’écrivain. Le texte glisse dans l’intimité du couple (amoureux) et on a presque du mal à croire qu’il soit tant en osmose l’un avec l’autre. Et dans cette quotidienneté, j’ai trouvé un Ernest Hemingway un peu insipide, un peu (trop) normal, effacé par les autres artistes qu’il côtoie (plus fous, plus marginaux, plus excentriques). C’est l’idée un peu cliché que je me fais de l’artiste génial en général.
Malgré cela, tandis que je m’attendais à une suite de récits, plus ou moins cohérent l’un avec l’autre, sans intensité, Paris est une fête s’approfondit et devient une compilation structurée et touchante. Tout en finesse et en élégance.
J’ai régulièrement du me rappeler que Ernest Hemingway était jeune à cette période car j’avais la fâcheuse tendance à le visualiser en vieil homme à la barbe blanche et cela ne collait pas avec l’écrivain laborieux qui sautait des repas pour cause de pauvreté.
C’est durant cette période qu’il écrivait Torrent de printemps et Le soleil se lève aussi. On est bien loin encore de Le vieil homme et la mer.
Livrepoche.fr, un livre, une poche…