Moderato cantabile de Marguerite Duras

Moderato cantabile (1958) de Marguerite Duras, Prix de Mai 1958…

Le résumé de l’éditeur: « Qu’est-ce que ça veut dire, moderato cantabile ?
– Je ne sais pas. »
Une leçon de piano, un enfant obstiné, une mère aimante, pas de plus simple expression de la vie tranquille d’une ville de province. Mais un cri soudain vient déchirer la trame, révélant sous la retenue de ce récit d’apparence classique une tension qui va croissant dans le silence jusqu’au paroxysme final.
« Quand même, dit Anne Desbaresdes, tu pourrais t’en souvenir une fois pour toutes. Moderato, ça veut dire modéré, et cantabile, ça veut dire chantant, c’est facile. »

Combien de livres encore? Et pourquoi pleurer papillon? Il faut cesser Marguerite Duras. Je me ressers de vin. Est-ce que Moderato cantabile va me faire changer d’avis? Est-ce que mon avis va évoluer sur cette autrice?

À la sélection mensuelle de la réunion du « classique du mardi » de mon club de lecture. J’étais obligé de m’y coller. Pas de surprise donc. je le confirme. J’aima pas Marguerite Duras. Mais pourquoi?

C’est d’abord un style hermétique, non descriptif, basé sur des dialogues inqualifiables. Un style qui explore les sentiments sans les dire, juste par ce qui n’est pas dit, à peine suggéré, voire métaphorisé. Et, comme l’histoire est ténue, il ne reste pas grand chose à quoi s’attacher pour trouver du plaisir à Moderato cantabile.

Est-ce qu’on peut résumer ce roman avec les aventures d’une femme bourgeoise qui découvre l’ivresse et une forme de lâcher-prise avec un homme ouvrier? Je pense qu’on le peut mais le texte est si sibyllin que rien n’est certain.

Ce qui me gêne, par exemple, ce sont les dialogues croisés, la femme parle d’une chose tandis que l’homme répond à une autre. C’est tellement irrationnel que c’est le genre d’effet auquel je ne peux pas accrocher.

Moderato cantabile, et à travers ce titre, Marguerite Duras, me laisse penser que c’est une oeuvre de névrosée. Que lorsqu’on a aucun vrai problème (santé, financier, etc.) on s’en invente des psychologiques qui deviennent des problèmes relationnels. « Je t’aime moi non plus » peut illustrer ce genre de penser. Et cela s’adresse donc à un lectorat tout aussi névrosé qui complexifie les choses simples, au delà du raisonnable, du normal.

Je suis clairement trop terre à terre, honnête dans mes échanges et franc avec moi-même pour aimer Moderato cantabile. Marguerite Duras ne ma parle pas, ne m’intéresse pas. Il n’y a pas de romanesque. Et ce rapport à l’alcool a quelque chose de triste. C’est trop peu pour moi. Trop obscur sur le fond et trop « facile » à écrire. Trop segmentant et élitiste aussi.




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