Mes hommages à la donzelle (1952) de San-Antonio (Frédéric Dard)…
Le résumé de l’éditeur de poche, ici: vingt-dix-sept ans, tout d’abord.
Le poisson mal cuit, aussi. Puis les liaisons mal-t-à-propos ; les ouatères de wagons de seconde classe ; les bitures de Bérurier et les imparfaits du subjonctif de Pinaud. Mais s’il y a une chose qui m’énerve par-dessus tout, qui me file au bord du delirium très mince, c’est qu’on s’asseye sur mon chapeau… Surtout au cinéma… Surtout quand on l’a fait exprès… Surtout quand c’est le dargeot d’un truand qui est l’outrageur… Surtout quand tout ça cache le commencement d’une aventure insensée ! »
Il est rare que je me lance dans une lecture tout en sachant qu’il ne faut pas s’attendre à de la « grande littérature ». San-Antonio est à la fois l’auteur et le narrateur. Et sous la plume régressive et truculente de Frédéric Dard, le pseudo-narrateur prend vie. Mes hommages à la donzelle est le numéro quatre de la très longue série.
Je vais m’accorder la liberté de ne pas lire les 175 tomes dans l’ordre, tout juste les 14 qui sont entrés en ma possession.
Ma première surprise avec San-Antonio, c’est que malgré un langage fleuri, un argot très imagé, j’ai trouvé que certaines expressions avaient évolué mais resté compréhensibles. Et dire que tous ses néologismes sont issue de l’imagination de Frédéric Dard. Du coup, cela donne une teinte à cette série sans gêner la lisibilité. J’avais peur de ne pas piger le langage et Mes hommages à la donzelle m’a rassuré, complètement.
De plus, là où je m’attendais à une histoire bâclée, j’ai plutôt trouvé assez recherché avec des subtilités. Certes, il y a des raccourcis et quelques évènements sont précipités mais cela donne du rythme. Le tout est donc très honorable.
San-Antonio est un personnage qui est devenu mythique et mérite à être découvert. Et j’entrevoie la possibilité de m’ouvrir au roman de Frédéric Dard écrit sous son vrai nom. Qu’en pensez-vous?
C’est quoi le volume en bleu..? Quelle collection..? C’est pas du Fleuve Noir.
Le dernier au fond à gauche c’est, je le parie, dans la fin de lignée des FNE, des unes de couv en patchwork de petites photos enchevêtrées.
Le SA est, autant que je me souvienne dans les touts premiers de la série: c’est du classique, bien loin des « ebourriffades maulti-azymuthées » qui viendront par la suite.
Ps: je viens de vérifier, c’est la quatrième.
J’ai trouvé pour le volume bleu grâce à ton listing. C’est le 1457 du FNSpecial Police de 1978: j’étais déjà passé à autre chose à l’époque…!
Exact. Je sais pas comment tu as fait pour trouver. C’est De mon silence d’André Lay. Et il y a juste 2 photos sur la couv dont une fille en maillot de bain.
Ressenti plutôt positif donc. Content je suis.
Je suis en train de lire (vraisemblablement même relire, je ne sais plus vraiment) un Frederic Dard hors SA. Son titre: « Cette mort dont tu parlais ». C’est un one-shot qui date de 1957. Un roman paru en FN Special Police, écrit 5 ans plus tard que « Mes hommages à la donzelle ». Il ne possède donc pas, comme prévu, l’emballage argotique de type SA et l’humour attendu, il suit une lignée polar classique des 50’s françaises (ce qui en fait à mes yeux tout son intérêt). Il se lit vite, très vite, pousse souvent à la ligne via ses dialogues nombreux. Le pitch est du déjà vu et se résume à « Monsieur, recherche vue mariage… situation en rapport ». Son défaut: la prévisibilité de l’intrigue: on sent venir les coups. Au final, Frederic Dard dans le fond et dans la forme est vraiment différent de San Antonio: deux mondes se côtoient. Et pourtant la même plume est à l’oeuvre. Deux destins suivent. San Antonio remporte le match de l’originalité et de l’impact commercial.
Dard devait être un sacré schizophrène. Je pensais que les romans sous son vrai nom seraient plus classiques et n’irait pas vers le polar. Comment peux-t-il dissocier les deux plumes?
Je ne me souviens de cette collection que parce que c’était ce que ramenait mon père de la bibliothèque du boulot. Je le voyais poser dans son fauteuil et lire tranquillement. Mais je n’ai jamais eu moi l’envie de les lire.
En un sens je te comprends, c’est pas forcement très profonds et pas forcement féminin, un peu grossier quoi. Vieillot. Je vais pas insister alors qu’il y a Lupin. 😉