Le Lion (1958) de Joseph Kessel (de l’Académie Française)…
Le résumé de l’éditeur: «Un lion dans toute la force terrible de l’espèce et dans sa robe superbe. Le flot de la crinière se répandait sur le mufle allongé contre le sol.
Et entre les pattes de devant, énormes, qui jouaient à sortir et à rentrer leurs griffes, je vis Patricia. Son dos était serré contre le poitrail du grand fauve. Son cou se trouvait à portée de la gueule entrouverte. Une de ses mains fourrageait dans la monstrueuse toison.»
Classique scolaire pour toute une génération d’élèves, Le lion de Joseph Kessel fait partie de presque toutes les bibliothèques de France. Même si pour beaucoup, Les cavaliers est son chef d’oeuvre romanesque.
Je lis Le lion avec le sentiment d’avoir entre les mains une oeuvre presque intouchable. Un monument issu des bancs de l’Académie Française. Et pour autant, c’est un roman très accessible, ludique, éducatif, fondamental.
À travers un narrateur qui pourrait être Joseph Kessel lui même, un touriste parisien qui découvre la savane et ses rencontres, une petite fille et sa famille, gardienne du Parc. Là, on est dans les archétypes avec des personnages comme La sauvageonne, le chasseur repenti, la mère déracinée, les sauvages et l’animal totémique. On pourrait croire qu’on va tomber dans les clichés mais c’est plus que ça. C’est le fondamental. Et ça fait mouche.
Joseph Kessel tisse une histoire touchante autour d’une relation intime, irrationnelle entre la petite fille et Le lion le plus majestueux qui soit.
Là où je voyais le tableau magnifique d’une Afrique du passé, une ode à la nature, sauvage et fragile, ce roman est plus que ça. J’ai aimé chaque étape de la découverte du narrateur, face à ce monde, ses propres règles, brutales, âpres mais incontestablement, naturelles.
Drame en suspens, on sait que les choses ne peuvent durer telles qu’elles sont mais on ignore la teneur des bouleversements. Mais Joseph Kessel avait une idée en tête, son thème central dont il a posé des éléments, ça et là, pas flagrant de prime abord mais bien présent pourtant. Je parle du roman initiatique, du passage de l’enfance du tout est possible à celui de l’adulte plus âpre que la savane.
J’ai donc beaucoup aimé Le lion et la finesse de toutes les partitions qui composent ce roman. Joseph Kessel parle des tribus locales, telles que les Massaï, avec, il me semble, une finesse et une justesse à mettre à son crédit. Pas de manichéisme simplificateur. Tous les personnages ont une profondeur qui fait passer le lecteur par plusieurs sentiments à leur égard.
C’est avec Les cavaliers que j’ai envi d’approfondir ma découverte de cet auteur voyageur, Joseph Kessel, que j’ai le tort de ne pas connaitre mieux.
Du coup tu me donnes envie de découvrir moi aussi Les Cavaliers… Excellent billet, ton avis rejoint tout à fait le mien!
Merci Grominou c’est un très bon roman, en effet. Si Les cavaliers est mieux, j’ai hâte de le lire.
Lu au collège et j’en ai oublié le contenu :/
N’ai d’ailleurs rien lu d’autre de l’auteur…
Un auteur à relire alors, surtout qu’il a une autre oeuvre majeure à découvrir, Les Cavaliers dont on a moins entendu parler.