LE DERNIER DES NÔTRES D’ADÉLAÏDE DE CLERMONT-TONNERRE

Le dernier des nôtres (2016) d’Adelaïde de Clermont-Tonnerre…

Le résumé de l’éditeur de poche, Le Livre de PocheManhattan, 1969 : un homme rencontre une femme.
Dresde, 1945 : sous un déluge de bombes, une mère accouche d’un petit garçon.
Avec puissance et émotion, l’auteur nous fait traverser ces continents et ces époques que tout oppose : des montagnes autrichiennes au désert de Los Alamos, des plaines glacées de Pologne aux fêtes new-yorkaises, de la tragédie d’un monde finissant à l’énergie d’un monde naissant… Deux frères ennemis, deux femmes liées par une amitié indéfectible, deux jeunes gens emportés par un amour impossible sont les héros de cette saga passionnante.

Romanesque et romantique, une construction formidable.

Olivia de Lamberterie, Télématin.

Voici un roman comme la France en produit rarement  : c’est-à-dire guère français, mais «  pulp  », d’esprit feuilletoniste et américanotrope.

Marc Lambron, Le Point.

Le Dernier des nôtres prend le grand vent de l’histoire.

Étienne de Montety, Le Figaro littéraire.

Un captivant roman des origines.

Claire Julliard, L’Obs.

Le dernier des nôtres d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre est un roman ambitieux. J’entends par là qu’il met en scène des époques riches en évènements, des évènements fondateurs ainsi que des personnages acteurs ou victimes de ces changements. Ce n’est clairement pas un roman intimiste. L’auteur a construit son récit autour de deux époques diamétralement opposées, le temps présent (1969-1978) et le temps passé, la Guerre (1945).

Le style fluide d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre m’a fait adhérer tout de suite à cette histoire, m’y intéresser au moins et ce, malgré le manque d’intérêt pour les « mystères ». J’ai pris un grand plaisir à la lecture mais les personnages me sont restés un peu distant.

La construction alterne rigoureusement entre présent et passé au début du roman mais cette rigueur s’atténue pour conserver la dramaturgie de l’histoire. Cela devient très anarchique (artificiel) sur la fin. Et si cela se justifie pour ajouter de l’intérêt, cela a mis en avant la construction et la volonté d’Adélaïde de Clermont-Tonnerre de tendre vers les rebondissements et une chute « révélation » mais peu naturelle, malheureusement.

Le dernier des nôtres, c’est aussi une question. Celle que pose le titre. Qui sont les « nôtres »? En tout cas, je me la suis posé la question. Par petites touches, la réponse se dessine, prend forme pour finalement, tomber à plat, sans être trop claire! Avez-vous une raison pertinente pour justifier ce titre?

De plus, il m’a été très difficile d’être en empathie avec la plupart des personnages. Il y avait comme une distance entre eux et moi ce qui me laisse une sensation après lecture plutôt neutre. Et le paradoxe est que le romanesque est présent, une certaine forme de lyrisme romantique dans la relation amoureuse et dans les interactions sociales. Un petit goût Shakespearien.

La lecture de Le dernier des nôtres a donc été très plaisante mais l’ambition littéraire est son principal défaut. Il y a trop d’artifices autour des mystères, trop de facilités, trop de rebondissements, trop de sentiments pour me séduire totalement. À mon goût, Adélaïde de Clermont-Tonnerre est un peu loin d’une certaine forme de réalisme qui soulagerait de ce trop d’artificialité littéraire.


Livrepoche.fr, un livre, une poche…

4 comments to “LE DERNIER DES NÔTRES D’ADÉLAÏDE DE CLERMONT-TONNERRE”
  1. Il me semble que l’entrecroisement d’époques et de destins est une ficelle un peu facile lorsqu’on veut maintenir un certain mystère, ou dévoiler un secret. On trouve souvent ce procédé, mais comme tu le dis il faut que tout cela soit bien pensé et tenu jusqu’au bout. Peut-être que la fin qui tombe à plat n’est pas totalement due à l’auteur mais aux impératifs éditoriaux, qu’en penses-tu ? Je veux dire que lorsqu’un auteur parvient à tenir son lecteur puis que la fin semble un peu parachutée, c’est parfois une réécriture demandée par l’éditeur. Bon du coup je n’ai pas spécialement envie de le lire, ce qui tombe bien car j’ai une quantité dingue de romans devant moi !

    • Il n’est pas impossible que ce soit une demande de l’éditeur mais je ne trouve pas ça flagrant. Je ne lis pas trop de romans contemporains et je ne suis pas coutumier du fait de l’entrecroisement d’époques pour maintenir le mystère, je peux pas trop juger le procédé mais juste l’alternance des chapitres qui fait artificiel (peut-être à cause de l’éditeur justement).

  2. Je ne sais pas quoi penser de ce roman après t’avoir lu. J’ai même du mal à me le représenter, ce qui ne le rend pas attractif. Et puis je déteste quand je ne crois pas à l’histoire qui m’est racontée et là, il semble que les artifices rendent le tout peu crédible… Dommage.

    • Comme toi, j’ai eu du mal à me le représenter et même après sa lecture! Mais il y en a qui ont bien aimé ce roman, alors peut-être n’est-ce qu’une histoire de goût!

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