La Soif d’Andreï Guelassimov…
Le résumé de l’éditeur de poche, ici: Un jeune bidasse russe revient de son service militaire en Tchétchénie le visage monstrueusement brûlé après l’attaque de son tank par les boeiviki. Pour oublier, Kostia, dont le visage terrorise les enfants, se met à boire comme seuls les Russes savent le faire… à mort. Il suit en cela l’enseignement d’un peintre raté qui lui a appris deux choses : boire de la vodka sans simagrées et ouvrir ses yeux au monde pour mieux le peindre.
Avec deux de ses camarades, il part à la recherche du quatrième rescapé de l’équipage de tankistes qu’ils formaient en Tchétchénie. Dans leur périple à travers les villes russes, leurs gares, leurs rues, leurs faunes, Kostia mettra en pratique la seconde leçon essentielle de son maître : apprendre à voir, donc à dessiner, donc à vivre.
Je ne saurais dire pourquoi mais les auteurs russes m’attirent. J’ai l’impression qu’ils sont auréolés par une sorte de folie qui se transmet de générations en générations depuis plusieurs siècles. Je découvre Andreï Guelassimov avec son deuxième roman, La Soif. Il est un écrivain russe contemporain (une première pour moi) et je ne sais absolument pas à quoi m’attendre en débutant ce roman. Je lis de moins en moins les 4e de couverture et je me porte de mieux en mieux en découvrant les textes.
Et dès le début, le lecteur est jeté dans le bain de cette folie russe. La Soif est un roman déstructuré, ou plutôt, non linéaire. Toutes les tranches temporelles se chevauchent, à la limite de la compréhension ce qui a pour effet immédiat de nous plonger dans cette histoire, une histoire russe mais qui tend à l’universel, sans pathos, sans romantisme, à travers un personnage principal discret mais présenté avec une finesse impressionnante.
Le chapitrage inexistant crée comme une fuite en avant du récit et les passages du présent aux différents passés, sans vraiment d’indication, ajoute au trouble, le notre et celui de Constantin (le personnage principal). Nous découvrons sa vie, ses ratages, ses envies et, peu à peu, le récit reprend une forme plus linéaire, plus stable. L’histoire et le style se rejoignent pour nous donner une émotion de lecture unique.
J’ai bien aimé lire ce roman, j’y trouvais un intérêt sociologique mais la fin à dynamiter cette idée pour faire entrer La Soif dans la catégorie des ouvres romanesque vraiment réussi et Andreï Guelassimov comme un vrai écrivain (mais il n’avait pas besoin de moi pour cela).
La Soif c’est plus que celle de la vodka, c’est aussi la soif de vivre.
Je me pencherai sur l’oeuvre d’Andreï Guelassimov dès que ma PAL aura baisser un petit peu mais La Soif est une belle découverte pour moi.
Livrepoche.fr, un livre, une poche…
Encore un titre que tu me donnes envie de lire. Encore un qui vient s’ajouter à la longue liste des auteurs russes à découvrir. Je finis d’ailleurs par ne plus savoir avec quoi ou qui commencer sur ce plan.
Va falloir m’aider à trancher!
Ce court roman n’était pas parti pour me faire cet effet mais il s’est avéré très juste et touchant! En plus, il était offert pour l’achat de 2 Babels!
Pour commencer les auteurs russes je conseillerais (avec le peu d’expérience que j’ai) les petits romans de Dostoïevski ou Tolstoï (Les grands auteurs classiques avec des romans plus digestes que leurs pavés cultes). Ça permet de se faire une idée de leur style sans se lancer dans des jours et des jours de lecture!
Je ne connaissais pas cet auteur. J’ai eu ma période « russe » en fin de lycée, mais c’est vrai que depuis, je n’en ai plus vraiment lu.
En tout cas, tu me donnes assez envie de découvrir celui-ci
En plus, c’est un petit roman. Si tu achètes 2 Babels (Dostoïevski par exemple) tu l’as en cadeau! Ceci est à vérifier auprès de son libraire bien sûr!