L’Île des âmes (2019) de Piergiorgio Pulixi, Prix Scerbanenco 2019, traduit par Anatole Pons-Reumaux…
Le résumé de l’éditeur: Cela fait des décennies que la Sardaigne est le théâtre de meurtres rituels sauvages. Les victimes, des jeunes femmes, n’ont jamais été identifiées. Lorsque les inspectrices Mara Rais et Eva Croce se trouvent mutées au sein du département des “crimes non élucidés” de la police de Cagliari, l’ombre des disparues s’immisce dans leur quotidien. Bientôt, un nouveau corps est découvert. Eva et Mara vont de révélations en fausses pistes, tandis que, dans les montagnes de la Barbagia, une étrange famille de paysans semble détenir la clé de l’énigme.
Début de série concernant un duo d’enquêtrices à la relation pour le moins électrique, Eva Croce, Mara Rais, dans L’île des âmes de Piergiorgio Pulixi. Le terrain de jeu est la Sardaigne, son folklore et ses particularismes.
Piergiorgio Pulixi, comme dans Le chant des innocents, met en scène des enquêteurs déclassés, bousillés, au bord de la rupture, pour mieux nous immerger dans les tourments de la douleur et du mal. C’est une très grande force de ce roman que cette paire de policières que tout oppose, leurs caractères forts, leurs personnalités. Beaucoup d’autres personnages secondaires tirent leur épingles du jeu dans cette intrigue forte.
L’île des âmes va puiser dans la mystique de tradition ancestrale, les rituels sanglants mais nécessaires. C’est une brutalité romanesque. J’ai beaucoup aimé les passages dans les parties les plus reculées de l’île, là où d’autres valeurs sont perpétués depuis la nuit des temps, là où d’autres Divinités sont révérées.
Piergiorgio Pulixi ménage son lot de rebondissements et je n’ai rien pu anticiper de la fin du roman. Auteur joueur, on prend plaisir à s’enfoncer dans cet univers à la marge et nous laisser cueillir.
