L’amant (2020) de Kan Takahama, d’après Marguerite Duras, traduit par Corinne Quentin…
Le résumé de l’éditeur: La narratrice, c’est l’auteure elle-même. Elle a 15 ans et vit en Indochine avec sa mère, veuve, et ses deux frères. Pensionnaire dans un lycée pour étudier les mathématiques, elle ne rêve que de devenir écrivain. Sur le bac qui traverse le fleuve séparant son lycée de sa pension, elle fait la connaissance d’un riche Chinois. Ils tombent éperdument amoureux et s’engagent dans une relation régie par l’amour et l’argent qui durera un an et demi. Ils se voient régulièrement et ce premier amour fort mais ambigu impose à la jeune fille de faire face à la honte, la peur, la jalousie, et de parvenir à trouver sa place au sein d’une famille où il est difficile de s’affirmer.
Je ne connaissais l’oeuvre de Marguerite Duras que vaguement grâce à l’adaptation cinéma. Mais après plusieurs tentatives, je me suis rendu compte que je n’aime pas spécialement cette autrice, alors, comme je n’ai pas L’Amant (Prix Goncourt 1984) en PAL (j’ai Barrage contre le pacifique), pourquoi ne pas ma laisser tenter par cette adaptation BD de Kan Takahama. La couverture y a joué pour beaucoup. Allez savoir pourquoi, ce style graphique me séduit.
Mis à part l’origine japonaise de Kan Takahama, je ne comprends pas la préface qui la décrit comme une adaptation manga. Peut-être la VO est ainsi.
Pour ce qui est de l’histoire, j’en découvre quelques grandes lignes. Marguerite Duras narre un passage de son adolescence, passage sensuel s’il en est mais ce que m’apprend L’Amant, c’est ce développement psychologique très avancé en ce qui concerne le sexe, les relations intimes. Il y a une forme de maturité, probablement accentuée par ce qu’impose la pauvreté.
Kan Takahama parvient à restituer cette relation ambiguë qui relève plus de la possession amoureuse que de l’amour romantique. Il y a déjà en substance, les bases d’une vie amoureuse intense mais possiblement douloureuse et peu stable.
Les dessins de Kan Takahama sont délicieux, chaleureux et rendent bien les troubles, les gênes et les passions des protagonistes. Des traits qui s’effacent presque restituent l’Indochine de l’enfance de Marguerite Duras, écrasé de soleil, suant mais très beau.
Le film m’avait pas mal plu. C’était brûlant de sexualité et sensualité. Fou, beau et dramatique dans mon souvenir
Si le film t’a plu c’est probablement grâce à Tony Leung j’imagine? Et le film est effectivement sensuel au possible. Quand au livre, je n’en sais rien.