
Daimler s’en va (1988) de Frédéric Berthet, Prix Roger-Nimier 1989…
Le résumé de l’éditeur: Un détective privé dont les affaires ne marcheraient pas très fort : c’est ainsi que Frédéric Berthet présente le héros de Daimler s’en va. Un héros, ce Raphaël Daimler, dit Raph ? Plutôt un anti-héros. Il tombe amoureux, se fait larguer, consulte Uri Geller qui se propose de tordre une fourchette, puis un psy qui lui vole les photos de l’aimée. Perdant pied, Raph s’imagine en chien de garde, rêve qu’il est poursuivi par un oeuf au plat géant, se prend pour l’abbé Faria du Comte de Monte-Cristo. Puis Daimler s’en va. Apparaît son ami Bonneval, lecteur du Chasseur français qui reçoit des nouvelles de Raph : une longue lettre cocasse et posthume. Daimler s’en est allé pour considérer le monde, notre monde, d’un peu plus haut.
Quel étrange petit roman que ce Daimler s’en va de Frédéric Berthet. Étrange et qui suscite la curiosité du sens de ce qu’on est en train de lire ainsi que le cerveau qui l’a mis en texte. Roman en 3 parties, Frédéric Berthet nous invite à un portrait éclaté de son personnage Daimler. Et quel personnage !
La 1re partie nous montre directement ce détective en échec à la fois dans son travail mais aussi dans sa vie intime. Sa compagne le quitte et l’homme apparait dans toute son originalité. On rigole franchement à suivre toutes ses idées qui le saisissent, idées tellement géniales qu’il n’est pas utile des les mettre en oeuvre. Ça part tout azimut.
La 2e partie, je ne l’ai pas bien comprise si ce n’est pour amener à présenter celui qui sera la voix de la 3e partie.
Et la 3e partie, c’est cet éloge funèbre décalé, original, à l’image de ce qu’à été Daimler. Frédéric Berthet a vraiment réussi à être complètement à côté de tout ce à quoi on peut s’attendre et pourtant, cette 3e partie m’a touché et ne manque pas d’un certain panache qui m’a ému.
Ce très court roman, Daimler s’en va, est le seul publié de Frédéric Berthet et je trouve cela très étranger car on sent qu’il a une voix intérieure bien particulière. Sa correspondance doit être plus explicite sur le bonhomme.