Civilizations (2019) de Laurent Binet, Grand Prix du roman de l’Académie Française…
Le résumé de l’éditeur:
Vers l’an mille : la fille d’Erik le Rouge met cap au sud.
1492 : Colomb ne découvre pas l’Amérique.
1531 : les Incas envahissent l’Europe.
À quelles conditions ce qui a été aurait-il pu ne pas être ?
Il a manqué trois choses aux Indiens pour résister aux conquistadors. Donnez-leur le cheval, le fer, les anticorps, et toute l’histoire du monde est à refaire.
Civilizations est le roman de cette hypothèse : Atahualpa débarque dans l’Europe de Charles Quint. Pour y trouver quoi ?
L’Inquisition espagnole, la Réforme de Luther, le capitalisme naissant. Le prodige de l’imprimerie, et ses feuilles qui parlent. Des monarchies exténuées par leurs guerres sans fin, sous la menace constante des Turcs. Une mer infestée de pirates. Un continent déchiré par les querelles religieuses et dynastiques.
Mais surtout, des populations brimées, affamées, au bord du soulèvement, juifs de Tolède, maures de Grenade, paysans allemands : des alliés.
De Cuzco à Aix-la-Chapelle, et jusqu’à la bataille de Lépante, voici le récit de la mondialisation renversée, telle qu’au fond, il s’en fallut d’un rien pour qu’elle l’emporte, et devienne réalité.
Sans que je m’explique pourquoi, voila une grosse déception. J’ai tous les romans de Laurent Binet (HHhH et La Septième fonction du langage) et je les ai apprécié alors que je ne suis pas féru d’Histoire. C’est peu dire. J’avais donc plus d’espoir sur cette uchronie audacieuse, dont le titre est très prometteur, Civilizations.
Dès le début, j’ai senti que je n’étais pas à ma place et que cette lecture allait être laborieuse. Et l’énumération rapide des faits et évènements d’introduction avec leur multitude de personnages qui ne m’ont pas intéressé surtout car il ne m’évoquait rien ou presque. Nul doute qu’un fan d’Histoire ou un amateur des lectures avec le dictionnaire sous le coude verront toutes les finesses installé par Laurent Binet dans ce roman. Il doit en regorger mais pour moi, tout me semblait de la fiction. Et du coup, Civilizations manque de liant. Les différentes formes narratives, rythment un peu mais comme les points de vue de ses différentes parties changent aussi, cela n’ajoute pas grand chose. Atahualpa a été a peu près le seul fil conducteur romanesque car il bénéficie de la partie la plus longue.
Je me suis ennuyé avec cette proposition de Laurent Binet et je pense qu’il faut un sacré bagage de connaissances historiques pour apprécier toutes les subtilités de Civilizations. J’ai envie de dire que ça fait un peu « élitiste » comme roman tant le romanesque manque de corps.
Voila donc un avis pas très engagent mais peut-être d’autres chroniqueurs sauront vous donner envie de le lire quand même.