La septième fonction du langage de Laurent Binet…
Le résumé de l’éditeur de poche, Le Livre de Poche: « Il a rencontré Giscard à l’Élysée, a croisé Foucault dans un sauna gay, a vu un homme en tuer un autre avec un parapluie empoisonné, a découvert une société secrète où on coupe les doigts des perdants, a traversé l’Atlantique pour récupérer un mystérieux document. Il a vécu en quelques mois plus d’événements extraordinaires qu’il aurait pensé en vivre durant toute son existence. Simon sait reconnaître du romanesque quand il en rencontre. »
Roland Barthes meurt renversé par une camionnette le 25 février 1980. Et s’il s’agissait d’un assassinat ? Dans les milieux intellectuel et politique de l’époque, tout le monde est suspect. Jacques Bayard, commissaire de son état, et Simon Herzog, jeune sémiologue, mènent l’enquête.
Remarquable !
François Busnel, L’Express.
On dévore, entre rire et gourmandise intellectuelle.
Fabienne Pascaud, Télérama.
Fou, drôle et étourdissant.
Thomas Mahler, Le Point.
Prix Interallié 2015
Prix du Roman Fnac 2015
La septième fonction du langage est le deuxième roman de Laurent Binet. Après HHhH, récompensé du Prix Goncourt du premier roman, Laurent Binet s’attaque de nouveau à l’histoire, plus récente celle-ci puisque c’est l’histoire de la sémiologie (étude des signes) et des intellectuels français des années 1970. L’histoire se déroule avant les élections présidentielles de 1981.
J’ai lu quelques avis divergent sur ce roman et si j’étais convaincu par le talent de Laurent Binet, j’avais une réticence sur sa capacité de « raconteur ». La mise en situation de lui-même dans HHhH m’avait fait sortir de l’histoire et je n’avais pas trouvé intéressant les passages où Laurent Binet, alias le narrateur, l’auteur, nous décrit son cheminement intellectuel pour parvenir à l’écriture de cette histoire, force le trait de la mémoire se mettant en scène face à l’Histoire qu’il décrit.
Et dans La septième fonction du langage, Laurent Binet, sous une forme détournée, plus distante, fait à peu près la même chose mais de façon beaucoup moins invasive. Le fait est qu’il oblige son lecteur à se repositionner comme lecteur alors que celui-ci est immergé dans le récit. c’est dommage et je n’en vois pas du tout l’utilité.
Ayant peu (pas du tout) de connaissance en sémiologie, je suis obligé de faire confiance au professeur universitaire et même si les notions sont complexes, si les courants théoriques des éminents personnages de la discipline sont assez flous, La septième fonction du langage se lit très bien.
J’ai pris beaucoup de plaisir à suivre cette enquête originale, teinté d’humour, de second degrés et d’érudition, à rencontrer cette galerie de personnages connus, à me balader aux côtés des enquêteurs dans ces lieux interlopes.
Si je n’ai pas eu accès à toutes les subtilités liées à l’univers de la sémiologie et aux caractères des éminents sémiologues et intellectuel, nul doute que ce roman ravira les connaisseurs.
Laurent Binet se défend de raconter la vérité et l’extrapolation des faits donne à La septième fonction du langage un intérêt dramatique supplémentaire. Le lecteur que je suis se demande encore ce qui est vrai de ce qui ne l’est pas. Qu’est-ce qui est exagéré et qu’est-ce qui est la pure vérité historique?
Si l’utilisation de noms connus pour en faire des personnages est intéressante, je regrette une sorte de surabondance qui sonne un peu trop faux à mon goût. Mais rien de rédhibitoire.
La septième fonction du langage est un roman beaucoup plus fun qu’il n’y paraît par le sujet, par la couverture ou par le résumé. Je me suis beaucoup plus à parcourir les lignes de ce roman et j’ai cette question directe à Laurent Binet qui ne lit pas le blog:
Pourquoi ne pas rester sur un seul plan de narration et vouloir nous interroger sur l’objet que nous avons en main?
Livrepoche.fr, un livre, une poche…
Je me souviens de son passage à La Grande Librairie et de l’animateur conquis. Je n’avais pas ressenti d’envie démesurée de lire ce titre pourtant.
Et puis il y a eu l’avis de Unchoco et je me suis dit « pourquoi pas ». Maintenant le tient qui m’interroge à nouveau…
Est-ce que le fait d’avoir étudié la linguistique sera un plus pour comprendre le schéma narratif choisi par Binet ou pas, me la rendra plus parlante, intéressante… Réponse à la lecture hein? ^^
Tu apprécieras le livre sans compétence en sémiologie. Si tu en as, tu relèveras plus d’éléments drôle, ironique ou que sais-je encore. Et tous les personnages « connus » de ce milieu ne te seront pas étranger aussi!