Adabana (2020) de NON…
Le résumé de l’éditeur: La tranquillité d’une petite ville japonaise, recouverte de neige, est brutalement perturbée par un meurtre odieux. Le corps démembré d’une lycéenne du nom de Mako Igarashi, est retrouvé près d’un lac. Bientôt, Mizuki Aikawa, élève au même lycée que la victime, revendique les faits auprès des forces de police locales. Cependant, alors qu’elle relate les événements, le doute s’invite progressivement dans la tête de ses avocats. Quels lourds secrets Mako et Mizuki partageaient-elle ?
Voici le récit d’une lutte au coeur des ténèbres de l’âme humaine et de ses perversions.
Adabana T.1
En feuilletant ce tome 1 d’Adabana, j’ai tout de suite été sous le charme des dessins de NON (c’est quoi ce nom de mangaka?). Il y a quelque chose dans la finesse du trait, la beauté des visages, et peut-être aussi, l’élan qui se dégage, les mouvements.
ce tome 1/3, c’est une histoire sombre du quotidien, à la limite du fait-divers, si ce n’est le traitement. À la fin de ce premier tome d’Adabana, je dirais qu’il vaut mieux le prendre comme du thriller. Une fille s’accuse d’un meurtre mais il s’avère que la victime était sa meilleure amie. Durant l’enquête, elle ne dit pas tout.
J’ai beaucoup aimé ce premier tome et je lirais très rapidement le deuxième avant d’attendre impatiemment la sortie du 3e tome en octobre je crois.
Adabana T.2
J’ai rapidement enchainé ce deuxième tome car j’avoue que je suis sous le charme de ce manga à l’atmosphère dense et tendu. NON, la mangaka, a déjà réussi Adabana, ne serais-ce qu’esthétiquement. Vraiment de très haut niveau.
Et pour l’histoire, on est plutôt sur un statut-quo car on a droit à un flashback qui replace un peu l’historique des personnages principaux et rebattre les cartes. Ne pas se fier à ce qu’on lit. Non nous réserve probablement des surprises pour le troisième et dernier tome à paraitre prochainement.
Et pour le fond, Adabana explore une thématique difficile, le viol, le harcèlement et toutes les difficultés d’une jeunesse à l a marge à cause d’une société très hiérarchiser et trop rigide dans sa sociabilisation. Un Japon âpre, très divisé, très segmenté qui fait bien moins rêver que l’autre, le touristique, l’esthète, le polie.
Adabana T.3
Cette histoire prend fin avec ce tome 3 et je prends une double claque en finissant Adabana de NON.
C’est d’abord une claque visuelle. Sans être totalement novateur, les dessins sont d’une finesse et d’une élégance rare. J’en reste encore béat d’admiration et regrette qu’il n’y a pas d’autre oeuvre de cette autrice à se mettre sous la dent.
Mais le vrai plus, incontestablement, c’est cette histoire en forme de polar. Et pas sans style. NON démontre une science de la structure et de la narration très subtil et très romanesque. Exercice délicat quand il s’agit de polar et de secret. Exercice réussit avec un grand talent.
Adabana, c’est une histoire très touchante et tragique. Des destinées bousculées, qui mettent en lumière des caractères sublimes et une émotion sincère sont très bien racontés. Adabana nous laisse dans un doute permanent sur la vérité et ce n’est qu’à la fin que tout se dévoile.
Quelle réussite que ce manga en 3 tomes. Comme quoi, il n’est pas besoin de série à rallonge pour laisser une belle trace dans l’esprit.
D’ailleurs, si vous avez des mangas en one-shot ou en peu de tomes à me conseiller, je vous écoute.