Sidérations de Richard Powers

Sidérations (2021) de Richard Powers, traduit par Serge Chauvin…

Le résumé de l’éditeur: Depuis la mort de sa femme, Theo Byrne, un astrobiologiste, élève seul Robin, leur enfant de neuf ans. Attachant et sensible, le jeune garçon se passionne pour les animaux qu’il peut dessiner des heures durant. Mais il est aussi sujet à des crises de rage qui laissent son père démuni.
Pour l’apaiser, ce dernier l’emmène camper dans la nature ou visiter le cosmos. Chaque soir, père et fils explorent ensemble une exoplanète et tentent de percer le mystère de l’origine de la vie.
Le retour à la “réalité” est souvent brutal. Quand Robin est exclu de l’école à la suite d’une nouvelle crise, son père est mis en demeure de le faire soigner.
Au mal-être et à la singularité de l’enfant, les médecins ne répondent que par la médication. Refusant cette option, Theo se tourne vers un neurologue conduisant une thérapie expérimentale digne d’un roman de science-fiction. Par le biais de l’intelligence artificielle, Robin va s’entraîner à développer son empathie et à contrôler ses émotions.

Attention !! Ce roman est une pépite. Je me range à l’avis unanime. J’ai adoré Sidérations de Richard Powers. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en commençant sinon à un roman écolo dont les évidences et les facilités possibles me faisaient un peu peur.

Mais ce roman réussit une parfaite alchimie pas évidente de prime abord. Richard Powers nous donne à lire un roman de l’intime, une relation entre un père et son fils « inadapté ». Axé autour de thèmes humanistes, Sidérations nous invite à reconsidérer notre place dans le monde mais c’est amené par les dialogues détournés et des situations originales. C’est en ça que ce roman est séduisant.

Les personnages sont touchants et Richard Powers a imaginé un certain protocole qui permet un dévoilement des sentiments. C’est subtil, sensible et élégant. Sidérations est aussi un roman plus vaste et ambitieux avec une histoire qui implique notre société. Tout est parfaitement dosé et équilibré, la naïveté du petit côtoie le bon sens écologique mais cela ne sonne pas comme un donneur de leçon ou un moralisateur. Et ça, c’est une bonne surprise venant d’au auteur américain.

Je ne connaissais pas Richard Powers avant Sidérations et pourtant, L’arbre monde, son précédent roman a eu pas mal de succès aussi. En attendant, n’hésitez pas à vous lancer dans la lecture de Sidérations, vous ne pourrez pas rester insensible à ce petit Robin, j’en suis certain.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD
6 comments to “Sidérations de Richard Powers”
  1. Je vois dans le résumé qu il est fait référence a l’ IA….n est-ce pas aussi une manière détournée pour en faire la promotion?
    Depuis qqs années on essaie d intégrer dans l esprit des gens que l IA est utile et même indispensable pour l avenir de l immunité…mais moi jy vois surtout un grand danger.

    • Alors pour le coup, Cheyenne, l’IA du roman n’est pas ce à quoi on o l’habitude. Elle reste un outil et il n’y ait pas question d’émancipation des machines, de domination ou de servitude. Sidérations n’est vraiment pas accès sur ça et cette technologie sert ici à développer une forme d’empathie. C’est très bien mené et j’aurais tendance à penser comme toi sur les IA.

  2. Nicolas, citation: « j’aurais tendance à penser comme toi sur les IA. » >>>> Itou, sans déontologie pensée et appliquée, les dérives sont possibles et doivent être combattues. La SF est garde-fou, donneur d’alerte; elle est par l’anticipation qui la pousse d’une utilité indispensable.

    • Alors, j’aimerais vous détournez de l’idée que Sidérations est de la SF. Tout au plus, Richard Powers utilise de la Science Médicale Fiction mais ce n’est clairement pas le thème du roman.
      Et je partage ton avis sur la SF et me demande si les concepteurs et développeur d’IA, sont de fervents lecteurs et posent leur objectif sur la base de ce qu’ils ont lu en SF ou si c’est un genre littéraire qu’ils n’abordent pas et sont donc déconnectés des possibles imaginés par les auteurs.

  3. Depuis quelques temps j’ai un peu lâché la SF. Étonnante constatation que celle de voir émerger une ribambelle d’auteurs nouveaux (toutes collections confondues). Je me sens peu à peu dépassé par cette sensation de côtoyer ces écrivains qui me sont à découvrir. C’est peut-être la preuve d’un regain de vitalité du genre.

    • J’ai l’impression que c’est la frontière des genres qui devient poreuse. Pas tout à fait dans un genre ni dans l’autre. Un peu d’élément SF mais pas pour autant un roman SF.

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