L’Idole (1987) de Robert Merle…
Le résumé de l’éditeur de poche, ici: L’Idole, c’est une femme, Vittoria, dont l’extraordinaire beauté, dans l’Italie du XVIe siècle, déchaîne les passions, la faisant tour à tour adorer et maudire. Divine ou démoniaque ? Dans une société à domination masculine, elle sera l’une ou l’autre, mais jamais comprise. Vendue plutôt que mariée, épiée, diffamée, séquestrée, l’Idole paiera la fascination qu’elle inspire du prix d’un destin forgé par les autres.
Autour d’elle nous découvrons une Rome où des feux de joie saluent officiellement la Saint-Barthélemy ; une Florence où le clan Médicis gouverne par l’assassinat et le clientélisme ; une Italie où seigneurs et bandits de grand chemin, monsignori et esclaves mauresques, ambassadeurs et truands, grandes dames et usuriers se côtoient et s’acoquinent ; où apparaît bientôt un pape grand réformateur, Sixte Quint. Tout un monde que le romancier de Fortune de France fait revivre avec une virtuosité à la fois savante et prodigieusement vivante. «
Voila l’exemple du type de roman vers lequel je ne me tourne pas naturellement, pourtant, Robert Merle a toute ma confiance. J’avais été agréablement surpris pas un Malevil très original, touché par le glaçant La mort est mon métier et je me souviens d’avoir apprécié Un animal doué de raison. L’Idole, avec sa couverture un peu vieillotte, attendait dans ma PAL que je me décide et je me suis un peu forcé à le commencer. Et heureusement je dois dire.
L’Idole, c’est de la fiction historique. À savoir si tous les personnages ont existé ou non, peu importe. La vérité historique, de toute façon, est toujours a mettre en perspective.
C’est Stendhal qui relata les aventures de l’héroïne Vittoria mais pas sous la forme du roman mais sous la forme obscure d’une hypothétique traduction de texte qu’un vieux patricien de Mantoue lui aurait laissé traduire quelques historiettes. Le procédé me fait penser à ce qu’à fait Jostein Gaarder avec Vita Brevis. Mais je m’égare.
Dans L’Idole, Robert Merle reprend cette histoire mais fait plus encore. Il dresse le portrait, le large portrait d’une période historique riche en évènement.
J’ai beaucoup aimé la manière dont Robert Merle a enrichi la narration en mettant en scène plusieurs voix, plusieurs points de vue qui se répondent, se stimulent et décuplent le prisme de le perception du lecteur sur un évènement. D’autant que ce procédé est réalisé avec beaucoup de justesse et de finesse dans les enchainements. Avec ça, L’Idole se lit très bien (alors que cela aurait put être pompeux), il n’en est rien. Les personnages sont très intéressant et nous donne chacun à connaître plus intimement leur personnalité.
Robert Merle est parvenu à donner corps à cet ensemble de voix hétéroclites et c’est dans une langue très riche qu’il restitue la belle histoire romanesque de Vittoria.
Livrepoche.fr, un livre, une poche…
Un roman qui a dû parfaitement coller au cadre de tes vacances ^^
Justement ce cadre en plus du sujet m’intéressent fortement (même si je trouve Merle assez misogyne :p ).
Une phrase de ton avis m’a refait penser au roman de Julian Barnes… 🙂
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Oui et c’est aussi pour ça que je l’ai choisi, pas parce qu’il est misogyne mais parce que l’histoire se déroule à Florence, entre autre. Va vraiment falloir que je me penche sur ce Julian Barnes alors.
Je n’avais pas fait attention à ce trait de caractère de Robert Merle et dans L’Idole, j’ai senti une description de la femme vu par un homme. J’ai mis ça sous le côté historique de l’histoire.