Fantaisies guérillères (2022) de Guillaume Lebrun, Prix Libr’à Nous 2023…
Le résumé de l’éditeur: En ce début de xve siècle, tout est chaos au Royaume de France : les Englishes imposent leur présence depuis près de cent ans, Armagnacs et Bourguignons n’en finissent pas de s’écharper. La guerre civile menace de ravager le pays. C’en est trop pour Yolande d’Aragon. Puisqu’une prophétesse est attendue pour couronner le dernier Dauphin vivant, il n’est plus temps de rester avachi dans les palais. La fulminante duchesse prend donc la décision de hâter le destin. Et la voilà reconvertie dans l’élevage de quinze petites Jehanne. En secret, elle crée une école dans le but de les former aux exigences militaires et intellectuelles de Guérillères accomplies. Mais la Douzième, de loin la plus forte et la plus féroce, n’a rien à voir avec celle que Yolande aurait voulu initier à la vraie nature de sa mission.
Après avoir lu Ravagés de splendeur, je n’ai pas tardé à lire Fantaisies guérillères de Guillaume Lebrun dont le style me faisait de l’oeil depuis sa sortie. Et quel style, quel univers ! Encore plus extrême que Ravagés de splendeur.
Et ce style, il ne va pas être facile à décrire comme il réécrit l’histoire de Jeanne d’Arc. C’est au moins aussi difficile à expliquer qu’à lire tant Guillaume Lebrun casse les codes et bouleverse nos habitudes de lecture. Sur une base de vieux français l’auteur pimpe ses phrases avec des modernismes anachroniques et une certaine folie douce bienvenue.
Si vous cherchez un documentaire historique, passez votre chemin. Dans Fantaisies guérillères, Guillaume Lebrun prend quelques libertés pour nous guider dans une aventure complètement excentrique qui n’a pas d’égal en littérature (parole d’expert es lettres). Ce roman est quelque peu exigeant en terme de concentration mais l’expérience en vaut l’effort.
Fantaisies guérillères est de ces romans hautement personnel dans lequel l’auteur n’a rien transigé de ses ambitions littéraires. Cela donne cependant une oeuvre dont il faut accueillir l’unicité avec un oeil gourmand et curieux et la possibilité de ne pas aimer du tout.
