Black sunday (2020) de Tola Rotimi Abraham, traduit par Karine Lalechère…
Le résumé de l’éditeur: Bibike, Ariyike, et leurs frères Peter et Andrew tombent dans la pauvreté du jour au lendemain. Pour ces quatre enfants de la classe moyenne aisée nigériane, ce qui hier semblait acquis devient l’enjeu d’une lutte constante. Abandonnés par leurs parents, ils se réfugient chez leur grand-mère et survivent comme ils le peuvent à Lagos, ville âpre et convulsive. Si la vie est difficile pour tous, elle est particulièrement cruelle pour les deux sœurs : être une femme au Nigeria, c’est avant tout être considérée comme une proie. Proie pour les hommes, la religion, la religion des hommes.
Quand j’ai envi de contemporain, la littérature française me lasse un peu et c’est surtout car les détails des situations me sont déjà connus. Les choses banales qui ne sont rien pour l’histoire mais qui sont ce qui habillent le texte, lui donne du corps, lui donne une identité. Mais ces détails, en littérature étrangère, sont un voyage en terre inconnue, des façons de pensée légèrement différentes, des ambitions autres, des tensions sociales régit par des ressorts différents. Ce n’est jamais prégnant mais apporte ce soupçon d’inconnu dans le seul fait que l’auteur n’a pas les même codes que moi. C’est donc pour cela que Black sunday de Tola Rotimi Abraham m’a tenté.
Pour l’immersion, c’est tout bon. Le plaisir d’être ailleurs permet de s’imprégner comme il est peu possible autrement, dans d’autres cultures, d’autre pays, d’autres peuples. Black sunday nous amène à Lagos, au Nigéria où on découvre une cité dure et violent, surtout envers les femmes. Mais cela n’est que le contexte.
Pour la partie romanesque, en revanche, je suis un peu déçu car Black sunday ressemble à une forme de succession de chroniques, liées entres elles par la filiation des protagonistes mais le roman est trop distendu, d’une part à cause du nombres d’années qui séparent les chapitres mais aussi l’absence d’une trame romanesque sinon l’évolution des personnages. C’est pas assez pour moi.
Je ne vais donc retenir que ce voyage ailleurs, là-bas, au Nigéria, avec pour guide Tola Rotimi Abraham, une autrice que jeune connaissais pas.