Le guerrier de porcelaine (2022) de Mathias Malzieu…
Le résumé de l’éditeur: En juin 1944, le père de Mathias, le petit Mainou, neuf ans, vient de perdre sa mère, morte en couches. On décide de l’envoyer, caché dans une charrette à foin, par-delà la ligne de démarcation, chez sa grand-mère qui a une ferme en Lorraine. Ce sont ces derniers mois de guerre, vus à hauteur d’enfant, que fait revivre Mathias Malzieu, mêlant sa voix à celle de son père. Mainou va rencontrer cette famille qu’il ne connaît pas encore, découvrir avec l’oncle Emile le pouvoir de l’imagination, trouver la force de faire son deuil et de survivre dans une France occupée.
Le guerrier de porcelaine, c’est le nouveau roman de Mathias Malzieu. Roman ou récit, j’ai l’impression qu’il prolonge son oeuvre plus personnelle dans lequel il parvient à distiller son style et son imaginaire incomparable.
Là, Mathias Malzieu, nous raconte son père, son père enfant, pendant la Guerre. On oublie très vite l’introduction pour se plonger dans le récit en lui-même, au côté de Mainou, surnom de ce petit garçon obligé d’aller vivre chez ses grand-parents, en territoire occupé.
Le guerrier de porcelaine, c’est un récit de guerre vu du regard naïf et insouciant d’un enfant. Et son regard est ponctué par les inventions décalées et toujours sensible de Mathias Malzieu. Le récit navigue dans cette dualité d’une guerre terrible avec son lot de drame et ce regard qui plafonne à 1m10 de haut, avec ses besoins et ses illusions.
Il n’y a pas d’éclat romanesque, juste ce qui est propre au récit, le réel difficile et c’est déjà suffisant. Mathias Malzieu allège son style souvent proche du conte pour ne laisser que quelques idées, toujours belles et touchantes, drôles et émouvantes. Je me demande si c’est une tendance générale ou juste ce qu’il fallait pour raconter son père dans Le guerrier de porcelaine.