Le dernier stade de la soif (1968) de Frederick Exley, traduit par Philippe Aronson…
Le résumé de l’éditeur: Frederick Earl Exley (1929-1992) est à la fois unique et emblématique. Unique, car il habitait un univers étrange, et n’obéissait à aucune règle, excepté les siennes ; emblématique car, en écrivain américain typique, sa légende s’est faite sur un seul livre. Inédite en France, l’inimitable «autofiction» de Frederick Exley, Le Dernier stade de la soif, est considérée comme un classique depuis sa première publication en 1968. Avec mordant et poigne, Exley décrit les profonds échecs de sa vie professionnelle, sociale et sexuelle. Ses tentatives pour trouver sa place dans un monde inflexible le mènent aux quatre coins du pays, mais surtout à l’hôpital psychiatrique d’Avalon Valley. Au gré des bars, des boulots et des rencontres improbables, l’obsession d’Exley pour la gloire, les New York Giants et leur joueur star, Frank Gifford, grandit. Dans ses mémoires fictifs, en plongeant la tête la première dans ce «long malaise» qu’est sa vie, Frederick Exley transforme la dérive alcoolisée d’un marginal en une épopée renversante. Chargé en grande partie de ce qu’il appelle «les fardeaux du chagrin» et de catastrophes ordinaires, ce premier roman est un époustouflant voyage littéraire. C’est drôle. C’est touchant. C’est à la fois Nabokov et Bukowski et Richard Yates et Thomas Bernhard.
Voila une autobiographie fictive des plus intrigante. Frederick Exley ne se montre pas sous son meilleur jour. Alcoolique, menteur, parasite, fainéant, voici quelques unes des qualités qu’il expose dans Le denier stade de la soif. C’est avec une franchise désarmante qu’il nous raconte les vicissitudes de son enfance, ses passages en asile psychiatrique, ses tentatives pour trouver un travail, ses squats chez ses amis, etc.
Dans un style très vivant, souvent drôle et où le pathétique tire sa substance, Frederick Exley se raconte et on prend beaucoup de plaisir à suivre son évolution. Le récit n’est pas linéaire, ce qui donne du rythme. Le dernier stade de la soif est quand même très dense. Je ne m’attendais pas à mettre tant de temps à en venir à bout. J’ai aimé. Par certains côtés, il me semble que Frederick Exley fait partie d’une tradition d’auteur dont la vie devient l’oeuvre, comme un Jack Kerouac, comme un Henry Miller mais Frederick Exley est plutôt la version qui a raté le train car il était saoul, au fond d’un bar.
Je m’attendais a un récit plus trash, plus choquant, plus cru. Dans l’ensemble, Le denier stade de la soif est clean. Frederick Exley me semble moins fou que pas mal de ses amis. J’ai donc apprécié de faire connaissance avec cet auteur avec une très belle édition de Monsieur Toussaint Louverture.