La Mauvaise Herbe (2017) d’Agustín Martínez, traduit par Amandin Py…
Le résumé de l’éditeur: Quand Jacobo se réveille d’un long coma, la police est légèrement embarrassée : il semblerait que le commanditaire des deux assassins qui ont tué sa femme et l’on laissé pour mort ne soit autre que leur propre fille de 14 ans. Il faut reconnaître que les parents abusent. Comment peut-on quitter Madrid pour vivre dans un « trou » privé d’Internet ? Une ambiance aussi obsessive et claustrophobique que dans «Monteperdido», dans un oppressant Far West andalous.
Première fois que je lis Agustín Martínez, un auteur espagnol qui m’étais inconnu jusque là. Je constate que La mauvaise herbe est son 2e roman. Roman déjà très maitrisé, dans les ambiances, dans sa structure, dans son sens de l’intrigue.
En parallèle de ce polar espagnol, je lis aussi une nouveauté Rivages 2022, Sud d’Antonio Soler, espagnol lui aussi et si j’en parle dans cette chronique c’est que j’y trouve une similitude de fond entre ses 2 romans. C’est la chaleur, comme un poids, comme une obsession. Pas une histoire de température mais quelque chose de viscéral, de traumatique. Étant du sud, je peux comprendre la prégnance de cette chaleur et de ce qu’elle entraîne comme fatigue nerveuse et autre état borderline.
Agustín Martínez nous envoie dans le désert, dans un village isolé, un village en train de mourir. Avec une narration en 2 temps (avant et après le drame), on découvre un univers à la marge, avec ses difficultés, ses rivalités, des histoires de familles, sordides ou tragiques.
La mauvaise herbe est un roman joueur dans le sens où Agustín Martínez souffle le vrai et le faux. On navigue dans les suspicions. Trouver la vérité est quasi impossible et le plaisir est dans cette immersion viscérale et poisseuse d’un lieu en perdition totale.