LA FERME DES ANIMAUX DE GEORGE ORWELL

La ferme des animaux de George Orwell par Livrepoche.fr

La ferme des animaux de George Orwell…

Ce petit roman à l’air d’un conte enfantin est en réalité une oeuvre d’une prodigieuse profondeur politique et ethnologique. Une vraie surprise pour moi, en ce sens que je commence souvent une lecture sans savoir ce qui m’attend sinon ce que je sais de l’auteur. Et la surprise grandissait à mesure que la lecture avançait et que l’évolution de cette révolution animale se découvrait, jour après jour.

Le résumé de l’éditeur de poche, ici : «Un certain 21 juin eut lieu en Angleterre la révolte des animaux. Les cochons dirigent le nouveau régime. Snowball et Napoléon, cochons en chef, affichent un règlement :
« Tout ce qui est sur deux jambes est un ennemi. Tout ce qui est sur quatre jambes ou possède des ailes est un ami. Aucun animal ne portera de vêtements. Aucun animal ne dormira dans un lit. Aucun animal ne boira d’alcool. Aucun animal ne tuera un autre animal. Tous les animaux sont égaux. »
Le temps passe. La pluie efface les commandements. L’âne, un cynique, arrive encore à déchiffrer :
« Tous les animaux sont égaux, mais (il semble que cela ait été rajouté) il y en a qui le sont plus que d’autres. »»

Je ne connaissais de George Orwell que le prophétique et cultissime 1984. J’attribuais donc à l’auteur un incroyable sens de l’analyse et une très forte capacité de projection.

Dans La ferme des animaux, George Orwell fait montre d’un sens critique très fin dans lequel la politique, au sens large, montre toutes ses limites sitôt qu’elle est appliquée par une ambition humaine (humaine au sens strict). Certes, c’est un avis des plus pessimistes sur la nature humaine mais avouons que l’Homme fait le grand écart entre une humanité généreuse et une cruauté inégalable. L’homme est le plus « inhumain » des animaux.

Alors, La ferme des animaux devient une métaphore puissante sur nos civilisations et la résonance du livre est d’une inquiétante actualité (malgré sa sortie 70 ans plus tôt). Et pour moi, la partie la plus effrayante du roman La ferme des animaux est la notion d’oubli. Cette notion traverse le livre de part en part, est la raison pour laquelle les évènement se passent comme ils se passent. C’est l’oubli qui permet de tout accepter si tant que cela soit amené avec une progressivité adéquate et mesurée.

L’oubli est ce qui permet aux uns de profiter des autres, de les abuser. L’oubli fait perdre un temps précieux à nos civilisations. Et je suis surpris, à l’heure actuelle, de voir ce que l’oubli collectif laisse mettre en place dans nos sociétés. On a oublié que les même discours, les même comportements ont déjà été tenus et dans quelles voies terribles, ils ont menés nos civilisations. Mais l’oubli permet la réitération des erreurs du passé, à un rythme si rapide que cela en est vertigineux.

Pour en revenir à La ferme des animaux, George Orwell parvient, avec une finesse et une légèreté inégalable à décrypter cela et nous offre un roman enivrant de pensées auto-critiques. Une citation du roman : « Tous les animaux sont égaux, mais il y en a qui le sont plus que d’autres ! ».

Livrepoche.fr, un livre, une poche…

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