Je suis la bête (2020) d’Andrea Donaera, traduit par Lise Caillat…
Le résumé de l’éditeur: Domenico Trevi, dit Mimì, est à la tête de la Sacra Corona Unità, la principale organisation mafieuse des Pouilles. Lorsque son fils se donne la mort, il lui faut trouver un bouc émissaire. La jeune Nicole, qui aurait éconduit son fils au point de lui briser le cœur, apparaît comme la coupable idéale. Dès lors, entre fureur et secrets de famille, s’enclenche une spirale de folie et de violence à laquelle il sera difficile d’échapper…
À priori, j’aurais tendance à dire que la poésie noir d’un roman contemporain à toutes les chances de me séduire. Je suis la bête semble correspondre à ses critères et je crois que si l’auteur, Andrea Donaera, est italien, cela a joué sur mon envie de découvrir une plume étrangère dans ce registre.
Et dès le début, le ton est donné. Le drame n’est pas en suspens. Il a eu lieu. Intense, torturé, Andrea Donaera, dans un style fort, qui répète des morceaux de phrase, en variantes incessantes appuie les malaises, les peines, les tourments. Un peu lourd tout de même mais cela amène une forme de rythme, une poésie en prose obsessionnelle. Une bonne idée mais Je suis la bête se raconte en plusieurs voix et l’exercice de style, se répétant, manque de personnification. À mon goût à tout le moins..
Pour l’histoire, le drame familial se déploie par touches à rebours, en témoignages qui se passent un relai narratif et racontent les causes, le terreau de ce qui est advenu. Le milieu mafieux des protagonistes n’ajoute que la possibilité du pire à l’horreur humaine. J’ai beaucoup aimé l’intensité de ce roman, ses vérités cachées, ses frustrations qui sont le socle de malheur. Je suis la bête est un roman brut, à fleur de peau. À mon avis, Andrea Donaera mérite un peu plus d’attention que ce qu’il a actuellement.
Cool, j’aime découvrir des auteur.ices italien.nes, alors merci de ton coup de lumière sur celui-ci!
J’ai pas encore chroniqué le dernier de cet auteur mais je l’ai lu et il est très fort.