Dans les rêves (2022) de Delmore Schwartz, traduit par Daniel Bismuth…
Le résumé de l’éditeur: Considéré comme l’un des plus grands poètes et nouvellistes américains, Delmore Schwartz fait partie de ces légendes dont est peuplée l’histoire littéraire, qui passent au gré des époques de l’ombre à la lumière. Acclamé dès ses premiers écrits en 1937, traducteur à vingt-six ans d’ »Une saison en enfer », admiré par Auden, T.S. Eliot, Nabokov, ami proche de Saul Bellow, il fut aussi le mentor de Lou Reed, qui lui dédie plusieurs chansons. « Dans les rêves » réunit ses nouvelles les plus emblématiques, série d’instantanés plus ou moins autobiographiques d’un gamin de Brooklyn, fils d’émigrés juifs. Mélange subtil de drame et d’humour, de fausse frivolité et de quête de vérité intime, l’écriture singulière de Delmore conserve aujourd’hui toute son aura.
Mais comment en vient-on à lire Delmore Schwartz ? Comment ? Le cheminement n’est pas très simple car ça commence par une chanson, celle de French 79 et Fred Nevché. Le titre: La responsabilité des rêves de l’album The unreal story of Lou Reed. Oui, Lou Reed. C’est un album électro parlé que je vous invite à aller écouter.
Le lien, c’est que la chanson parle de la vénération de Lou Reed pour Delmore Schwartz, son mentor, son professeur de « creative writing ». Et le hasard a mis Dans les rêves, un recueil de nouvelles sorties tous récemment, entre mes mains. Curieux de découvrir cet auteur encensé à ses débuts mais tombé injustement dans l’oubli depuis, je voulais savoir ce qu’il en était de celui admiré par T.S. Eliot, Vladimir Nabokov, Saul Bellow, etc.
Son destin tragique, sa dépression et sa mort pathétique d’une tristesses sans nom font penser à un gâchis immense. Le Don de Humboldt de Saul Bellow reprend (dit Wiki) les derniers jours de Delmore Schwartz. Je ne l’ai pas lu.
Mais j’ai lu Dans les rêves. Le recueil est dense et il m’a fallu plus d’un mois et demi pour en venir à bout. Le terme nouvelles ne colle pas avec ce que j’ai lu car chaque texte est une vie entière, une vie de famille souvent. Delmore Schwartz y montre toute l’étendue de son monde, des gens, des pensées d’une époque. Oeuvre complète dans chaque nouvelle, il y a de l’empathie et de l’humanité.
Je ne suis pas spécialement transcendé par ce genre de littérature mais j’aime découvrir ce qui a été, un temps, ailleurs. J’aime découvrir ce qui n’est pas moi.