Comme si j’étais seul (2014) de Marco Magini…
Le résumé de l’éditeur de poche, Folio:
«À Srebrenica, la seule façon de rester innocent était de mourir.»
Dražen a vingt ans lorsque la guerre éclate en Yougoslavie. Pour subvenir aux besoins de sa famille, il s’engage dans l’armée serbe. Piégé dans un engrenage qui le dépasse, il finira par prendre part au massacre de Srebrenica. Un an après les faits, alors qu’il est le seul soldat à plaider coupable, Dražen est jugé au Tribunal pénal international de La Haye. Comme en témoigne Dirk, un casque bleu néerlandais, l’ONU s’est pourtant refusée à intervenir lors de ce génocide qui aura coûté la vie à 8 000 civils. Quelle sentence Romeo González, magistrat en charge de l’affaire, peut-il prononcer? Quelle part de responsabilité un seul homme peut-il assumer dans ce qui est encore aujourd’hui considéré comme le pire massacre perpétré en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale?
Découvert grâce à une opération de Folio, je ne regrette pas la lecture de Comme si j’étais seul et la découverte de Marco Magini. D’autant que le sujet de ce roman/récit est un sujet peu traité parce que trop récent, trop horrible, trop tendancieux, que sais-je?
Tout d’abord, Marco Magini est parvenu à donné un souffle romanesque à cette histoire vraie en usant d’une narration à 3 voix bien trouvée. Il parvient à structurer le récit de Comme si j’étais seul pour que les évènements se répondent à travers les 3 protagonistes, à travers leurs voix.
Marco Magini n’a pas alourdi son récit de lourdeurs comme une multitude de détails inutiles car il a fait de Comme si j’étais seul, un roman d’Homme, incarné, sensible, fier et de ce fait, il démontre, c’est peu de le dire, l’absurdité de la guerre. Je n’imaginais pas du tout ce que j’ai appris.
Comme si j’étais seul est une oeuvre littéraire qui vaudrait par elle-même sans la véracité du contexte historique. Documenté, tragique, intense, c’est une oeuvre très réussi que voici. Glaçante par ce qu’elle raconte mais pourtant salutaire si tant est que les choses puissent changer sitôt qu’elles sont dévoiler. Marco Magini apporte un éclairage sur le conflit yougoslave sur lequel je ne connaissais rien. La géopolitique pure ne m’intéresse pas sauf quand elle est transcendée par l’art.
Merci Marco Magini! En espérant que Comme si j’étais seul ne soit pas l’oeuvre d’une vie car je serais curieux d’en lire plus.
Livrepoche.fr, un livre, une poche…
chronique intéressante. Pourtant, n’aimant pas les recits sur la guerre, j’avoue que je vais passer mon chemin
je comprends! J’aurais tendance à dire comme toi mais j’ai beaucoup aimé les derniers romans de guerre que j’ai lu (Kertesz, Merle, Chevallier en tête) alors finalement, peut-être que j’aime les récits de guerre! 😉
Je ne suis pas non plus férue de géopolitique, je trouve ça d’un ennui mortel en fait… Mais si le romanesque permet d’ ingurgiter sans douleur et de m’intéresser à des faits Historiques, alors je ne crache pas dessus. Je note le titre et le nom de l’auteur dans un coin de ma mémoire qui j’espère ne me fera pas défaut!
Merci
Pour la géopolitique, je suis comme toi. Et c’est aussi parce que ce récit est court qu’il est bien passé. Pas de chichis… Si jamais tu oublies le nom du roman, je te le rappellerais.