Buvard, une biographie de Caroline N. Spacek (2013) de Julia Kerninon, Prix Françoise-Sagan 2014, Prix René-Fallet 2015…
Le résumé de l’éditeur: Un jeune homme réussit à forcer la porte d’une romancière célèbre, Caroline N. Spacek, réfugiée en solitaire dans la campagne anglaise depuis plusieurs années. Très jeune, elle a connu une gloire littéraire rapide et scandaleuse après une enfance marquée par la violence et la marge. Il finit par s’installer chez elle et recueillir le récit de sa vie. Un premier roman très remarqué et maintes fois primé.
J’ai découvert Julia Kerninon avec un de ses derniers romans, Liv Maria et si la plume à une élégance indéniable, le coeur de l’histoire m’a laissé dubitatif car trop improbable. je vous laisse lire la chronique complète. Je me devais de retenter cette autrice et c’est avec Buvard, une biographie de Caroline N. Spacek que je le fais.
Si on considère ce roman comme le premier de Julia Kerninon, c’est oublié 2 autres publié sous pseudo, Julia Kino. C’est pour cela qu’on sent cette maitrise dans le style, la narration et la structure. D’autant plus réussi car l’audace d’une biographie est très risqué. Existant ou non, le personnage de Caroline N. Spacek est terriblement crédible.
Buvard, une biographie de Caroline N. Spacek m’a emporté naturellement, à découvrir ces deux vies, fresque intime, souvenirs palpitants, dialogue presque unilatéral qui se dévore dans un équilibre maitrisé. On s’attache, on comprend. J’ai ri aussi de cette jeune Caroline N. Spacek et de ses réactions de provinciale, son agressivité pour cacher la honte de sa simplicité.
On peut critiquer, si on est tatillon, la redondance des traumas respectifs, comme s’il fallait cela pour nourrir le monstre romanesque, ajouté du sale pour accentuer les contrastes, pour créer de l’émotion chez le lecteur, du sentiment. Heureusement, Julia Kerninon n’insiste vraiment pas et pour le coup, fait preuve d’élégance littéraire.