
La végétarienne (2007) de Han Kang, traduit par Jeong Eun-Jin et Jacques Batilliot, Prix Nobel de Littérature 2024…
Le résumé de l’éditeur: Une nuit, Yonghye se réveille et va au réfrigérateur, qu’elle vide de toute la viande qu’il contient.
Guidée par son rêve, elle a désormais un but : devenir végétale, se perdre dans l’existence calme et inaccessible des arbres et des plantes.
Ce dépouillement qui devient le sens de sa vie, le pouvoir érotique, floral de sa nudité vont faire voler en éclats les règles de la société, dans une lente descente vers la folie et l’absolu.
Prix Nobel de Littérature 2024, littérature asiatique de surcroît, je me laisse facilement tenté par cette autrice sud-coréenne, Han Kang dont je sélectionne un titre par hasard dans les éditions de poche. Ça tombe sur La végétarienne.
Ce que j’aime dans la littérature étrangère, c’est m’immerger dans le quotidien d’autres sociétés qui sont à la fois proche mais aussi très loin avec des psychologies qui divergent à la marge. Et la Corée du Sud est parfaite pour ce dépaysement. Quand s’ajoute un brin d’étrangeté, la lecture devient très curieuse.
La bizarrerie de La végétarienne vient de la raison soudaine de ce régime et tout à coup, le quotidien bascule. En 3 voies narratives successives, le mari, le beau-frère et la soeur vont nous présenter le personnage central, Yonghie, dont on aura jamais la voix profonde.
Han Kang nous fait vivre les affres de la folie ou de l’obsession à travers l’entourage qui est démuni face au comportement irrationnel du proche. Le résumé de La végétarienne dit que ce roman est sensuel mais je ne trouve pas que le terme soit bien choisi car cela dénoterai une certaine approche de la sexualité que n’a pas Han Kang. La nudité est psychologique, nécessaire mais pas sensuelle, bien au contraire.
J’ai aimé La végétarienne car c’est un roman sensible et fort car il n’y a pas de vérités évidentes, juste du malheur et de l’incompréhension. Du tragique annoncé.