Carnes de Esther Teillard

Carnes (2025) de Esther Teillard…

Le résumé de l’éditeur: Le désir humilie et traverse les âges. Il te harcelait au collège. Il attend que tu te pendes dans ta chambre pour lui échapper. Pas de mot pour les proches, juste la corde et le cou cassé.
Acceptée aux Beaux-Arts de Cergy, la narratrice de CARNES quitte son Marseille natal pour le Nord-Est parisien. Un nouveau monde lui tend les bras, plus sororal, moins volcanique, où les débats sur l’inclusivité ont remplacé les sifflets misogynes.
Mais où va se nicher la violence quand elle craint de dire son nom ?
Cagoles, prostituées chinoises, étudiantes vénéneuses et muristes émotifs : CARNES dresse un état des lieux brûlant de la vulgate féministe bourgeoise et de la manière dont la violence patriarcale subsiste derrière les postures de vertu.

À la suite de l’émission « Mauvais genres » (une fois n’est pas coutume) parlant du roman Carnes de la chroniqueuse Esther Teillard, je me suis dit que la radicalité de son contenu, les frontières de la bien-pensance repoussées et le style travaillée (inspirée) sont fait pour me séduire.

Et ça n’a pas loupé. Premier roman très stylisé ou chaque phrase (ou presque) est une punchline à mettre sur un tote-bag ou un tee-shirt moulant. Perso, j’ai beaucoup aimé la construction de la prose d’Esther Teillard et les images qu’elle invoque.

J’ai aimé aussi l’univers dans lequel elle nous plonge même si celui-ci (ou peut-être parce que celui-ci), est très loin du mien. Le questionnement de la femme et de sa sexualité est dans Carnes à la frange de la société. Pour moi très exagéré mais j’imagine beaucoup moins pour l’autrice. 

De plus, Carnes se fait aussi exposé sociologique de certaines typologie de femmes, forcement caricaturales, notamment la marseillaise, la cagole. Et c’est là aussi que le roman pâtit d’une abondance d’analyses sociales à travers les femmes décrites au détriment de l’évolution d’une histoire qui reste comme en retrait. Une ébauche de fragment de vie.

Pour moi, Carnes est un petit peu déséquilibré et penche vers l’analyse de moeurs. Heureusement, le style de Esther Teillard m’a maintenu dans l’excitation de cette lecture jusqu’au bout.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD

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