Le silence de Dennis Lehane

Le silence (2023) de Dennis Lehane, traduit par François Happe…

Le résumé de l’éditeur: En cet été de 1974, à South Boston, quartier irlandais de Boston, Mary Pat Fennessey mène une existence routinière. Un soir, Jules, sa fille de dix-sept ans, ne rentre pas à la maison et sa trace disparaît dans la chaleur moite de la ville. La même nuit, un jeune Noir se fait mortellement percuter par un train dans des circonstances suspectes. Ces deux événements sans lien apparent plongent les habitants de Southie dans le trouble. D’autant que la récente politique de déségrégation mise en œuvre par la ville provoque des tensions raciales et qu’une grande manifestation se prépare. Dans la recherche effrénée de sa fille, Mary Pat, qui croyait appartenir à une communauté unie, voit les portes se fermer devant elle. Face à ce mur de silence, cette femme en colère devra lutter seule pour faire éclater la vérité, aussi dévastatrice soit-elle.

Un nouveau Dennis Lehane. En français. Ça se savoure. Le silence. Chez Gallmeister. Normal. Je l’aurais préféré chez Rivages. Mais bon.

J’ai la chance de l’avoir lu en avant première et cela a une certaine saveur. Il faut bien l’avouer, Dennis Lehane est un des auteurs de polars US les plus enthousiasmants. Son style fluide, son univers, le Boston des quartiers irlandais, ses histoires d’hommes et de femmes, intenses, ses intrigues, humaines. Les tragédies du réel, la vie un peu plus.

Le silence, c’est ça et beaucoup plus. Dennis Lehane est allé déterré une situation historique (le busing : décision politique qui devait transférer des étudiants noirs dans le lycée blanc/irlandais voisin et inversement). Sous prétexte d’intégration, la politique fait bouillir les quartiers surtout les irlandais, un peu racistes sur les bords.

C’est dans ce contexte que Dennis Lehane place son histoire d’une mère irlandaise. Et quel portrait Le silence dresse de cette femme, de ses irlandaises, de ce Boston là. En quête de sa fille disparue, la mère va remuer son monde et la vase va remonter.

Dennis Lehane décrit sans complaisance son quartier d’enfance, ce Dorchester à Boston et plonge son lecteur dans les conflits d’influences, les mafieux locaux, vrais parrains protecteurs, la communauté qui s’entraide et se protège (jusqu’à une certaine limite). On y voit les contradictions (protections/exactions, Racisme/collusion, etc.)

Il y a tout dans Le silence. Tout le Boston de cette époque là. Je n’ai pas lu Mystic River mais j’ai l’impression que celui-ci à la même intesité émotionnelle. Dennis Lehane ne nous ménage pas car son histoire est terrible et touchante. Il a vraiment un sens du romanesque au-dessus des autres. 

Quel régal, quel régal, quel régal.




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD
2 comments to “Le silence de Dennis Lehane”
    • Soit vigilante sur les 2 séries qu’il a écrite (c’est très clair sur sa fiche livraddict) et pour les autres, tu peux y aller de bons coeur.
      Et j’ai pas encore lu Mystic river mais adoré le film.

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