Le Problème à trois corps de Liu Cixin

Le Problème à trois corps (2008) de Liu Cixin, traduit par Gwennaël Gaffric, Prix chinois Galaxie 2006, Prix Hugo du meilleur roman 2015…

Le résumé de l’éditeur: En pleine Révolution culturelle, le pouvoir chinois construit la base militaire secrète de Côte Rouge, destinée à développer une arme de grand calibre. Ye Wenjie, une jeune astrophysicienne en cours de “rééducation”, intègre l’équipe de recherche. Dans ce lieu isolé où elle croit devoir passer le restant de sa vie, elle est amenée à travailler sur un système de télétransmissions dirigé vers l’espace et découvre peu à peu la véritable mission de Côte Rouge…
Trente-huit ans plus tard, alors qu’une étrange vague de suicides frappe la communauté scientifique internationale, l’éminent chercheur en nanotechnologies Wang Miao est témoin de phénomènes paranormaux qui bouleversent ses convictions d’homme rationnel. Parmi eux, une inexplicable suite de nombres qui défile sur sa rétine, tel un angoissant compte à rebours…

Il ma fallait découvrir ce que la SF, version chinoise, avait dans le ventre. J’avais beaucoup aimé le recueil de nouvelles La Ménagerie de papier de Ken Liu et c’est à peu près tout pour mes références asiatiques dans le genre. Grand succès des éditions Actes Sud, je commence la trilogie Le problème à trois corps de Liu Cixin.

Pour ce premier tome, Liu Cixin prend le temps d’exposer ses bases, très technique, diablement crédibles d’une SF solide, ancré dans l’Histoire de la Chine. Quelques lacunes (euphémisme) dans cette Histoire n’empêche pas de suivre l’intrigue mais nul doute qu’il me manque tout un référentiel culturel et sociologique pour bien cerner ce roman. C’est le cas pour toute littérature étrangère en général.

La plupart des personnages sont des scientifiques, élite dans leur domaine et on baigne dans l’incertitude de technologie existante ou non. Le problème à trois corps est tellement bien implanté dans ses bases que la frontière SF est extrêmement fine et judicieusement masqué jusqu’à la fin.

Liu Cixin varie les styles de narration pour éclairer au mieux son texte et sans être ennuyeux, il est un peu long. Il n’y a pas beaucoup d’action comme on se l’imagine en se lançant dans un roman de Science Fiction mais comme je l’ai dit, c’est au service d’une plus profonde implantation avec le réel.

Peu à peu Liu Cixin, dévoile l’univers de Le problème à trois corps, jusqu’à une fin très stimulante qui me donne l’envie d’enchainer avec le tome 2, La Forêt sombre.

J’ai trouvé ce que je cherchais en lisant Le problème à trois corps. Une SF qui sort des sentiers battus, originale dans la prise de position de ce premier tome, ambitieuse dans le fond, audacieuse et intelligente.

Ce qu’il manque, ce serait peut-être un peu de chaleur (humaine) dans cette froideur (scientifique). L’Histoire chinoise (le communisme) est peut-être une des raisons de cette absence de romanesque émotionnel. Une pudeur asiatique ? Une retenue politique malvenue ? Qui sait ?


Trilogie Le Problème à trois corps

01. Le Problème à trois corps

02. La Forêt sombre

03. La Mort immortelle




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD
11 comments to “Le Problème à trois corps de Liu Cixin”
  1. Même ressenti que toi, un côté froid des personnages sans doute lié à la culture chinoise mais en effet mis à part ça c’est passionnant. C’est gratifiant de lire ce genre de livre qui nous apporte beaucoup de nouvelles connaissances (surtout que je suis loin d’être une scientifique dans l’âme). La suite est tout aussi intéressante.

    • C’est vrai que c’est le genre de roman flatteur, ceux qu’on est content d’avoir lu jusqu’à leur terme. Vivement la suite.

  2. Je n’ai jamais lu l’auteur. Son nom et plus particulièrement ce titre tournent depuis quelques temps dans le fandom SF. Les lecteurs habitués à la SF semblent en tirer satisfaction en insistant sur les mêmes qualités que tu mets en avant, Nicolas. M’y mettre il va me falloir. D’autant que ce premier tome m’est en PAL.

  3. C’est ce qui me retient de poursuivre la découverte de l’auteur, le côté clinique (aka froideur) du récit et pt’être un tantinet « hard sf ». Mais ce que je sais, c’est que la série est encensée par les blogopotes de la sphère SF

    • Il est même pas mal Hard Sf. Tu as lu le 1er, les 2 suivants sont plus Sf mais toujours aussi originaux dans leur approche ou dans leur forme.

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