Le Parfum de l’invisible 1 (1986) de Milo Manara…
Le résumé de l’éditeur: La superbe Miel nous faisait déjà fantasmer (à mort !) en noir et blanc ! Alors, une réédition en couleurs, on dit OUI !
Après avoir inventé une potion d’invisibilité, un homme, toujours puceau, découvre le sexe et ses raffinements grâce à une beauté faussement ingénue. Il en devient complètement obsédé, et assaille la belle, qui va en retour faire son éducation des sens sans le voir… mais pas sans ressentir ses attentions ! Bien sûr, le parfum caramel de l’homme invisible reste à imaginer, mais voir les jambes de Miel, les seins de Miel, parés de ce léger hâle d’or qu’ont les peaux blondes au soleil… À cette perspective, on rêve d’être un pinceau gorgé de couleurs. Au passage, Manara en profite pour tracer une esquisse peu complaisante du monde de la jet-set : savoureux !
Découvert dans mes années de vingtaine, quelques tomes de Milo Manara trainent encore chez mes parents comme Le parfum de l’invisible 1, dans sa version noir et blanc. Ici, j’ai lu sa version remasterisée colorisée.
L’idée de base, c’est le fantasme ultime des hommes (des femmes probablement aussi) et Milo Manara en tire un scénario pas dénué de subtilité et plus en profondeur qu’il n’y paraît de première abord. Sans mauvais jeux de mots bien entendu.
Alors certes, le format est assez court ce qui précipite certaines scènes de façon abusives. On en comprend la situation et l’obligation de synthétiser à l’essentiel. Mais si on remet dans une perspective de développement logique, l’histoire prend plus d’ampleur. Il y a quelque chose de théâtral. On dirait une tragédie grecque sexualisée mélangée à un vaudeville.
Je ne suis pas certain que cette colorisation de Le parfum de l’invisible 1 apporte quoi que ce soit à l’oeuvre noir et blanc de Milo Manara. Il n’y a pas franchement de parti-pris graphique. Le tout me semble utilitaire, marketing. Un produit éditorial sans grand intérêt.
Reste l’art graphique de la courbe qui laisse en vignettes BD de bien belles filles de papier.
Tout à fait Alvin.