Ça volume 2 de Stephen King

Ça volume 2 de Stephen King, traduit par William Desmond…

Le résumé de l’éditeur: De retour, après vingt-sept années, dans leur petite ville de Derry, les membres du « Club des ratés » (ainsi se nommaient-ils eux-mêmes sur les bancs de l’école) doivent affronter leurs plus terrifiants souvenirs, brutalement ressurgis.
ça : nul ne sait nommer autrement la chose inconnue qui semble devoir se réveiller cycliquement dans les entrailles de la ville, pour semer la mort et l’épouvante.
Roman de l’enfance, tableau saisissant de la vie américaine, cette œuvre ambitieuse est une parabole du Mal enfoui, refoulé, et de la violence de ses réapparitions. C’est enfin, et surtout, une des plus grandes œuvres de Stephen King, un festival de terreur.

Dans la continuité de la chronique de Ça 1, ce volume là voit l’intrigue prendre fin au bout d’une histoire épique où Stephen King fait montre d’un talent considérable pour structurer son récit.

C’est ce qui m’a marqué assez fortement car j’ai été vigilant à la construction du roman. On suit 2 fils narratifs temporels qui ont pour finalité une répétition de scènes. Là où certains lecteurs se sont perdus dans les répétitions, j’y ai vu la force du récit, entre souvenirs qui reviennent, actions où tout se chevauche, pour nous comme pour les personnages, dans un maelström d’émotions. Cela nous permet de découvrir les 2 fins sans avoir l’impression de repartir en arrière, comme si ses 2 fins n’en était qu’une.

Ce n’est pas ma préférence littéraire mais pour autant, je suis bien rentré dans l’horreur fantasmagorique de Ça. Peut-être car j’y voyais tout autant la métaphore que les faits bruts. Après tout, rien n’est certain tant le « monstre » est issu des fantasmes horrifiques des protagonistes.

Encore une fois, là où certains lecteurs ont vu des longueurs, c’est là où j’ai vu la puissance de ce roman. Ces moments presque hors histoire qui nous mettent dans cet état d’empathie (pour peu qu’on fasse confiance à Stephen King et qu’on se laisse porter).

J’ai aussi beaucoup aimé que cette ville, Derry, devienne un personnage à part entière, qu’elle soit si fortement incarnée, palpitante du coeur malfaisant de Ça et surtout, théâtre à jamais des aventures de jeunesse de la bande des ratés. Dernier été de l’enfance. Nostalgie éternelle de l’innocence.

Pour ce qui est de l’histoire, que dire? C’est absolument maitrisé de bout en bout par un Stephen King très inspiré. On peut être tatillon sur les origines de Ça, son univers tangible ou intangible, n’en demeure que tout concoure à donner à l’histoire, une solide crédibilité fantastique. Et comme je l’ai dit, en prenant en compte ce roman comme un roman initiatique, certaines scènes, surprenantes ou dérangeantes (tout les lecteurs qui l’ont terminés savent de laquelle je parle), ses scènes se trouve une logique quand on les lit à travers le prisme de la foi (laïque) et de l’amour (innocent).

Ça fût donc une très bonne lecture me concernant, riche en émotion tant Stephen King est parvenu à restituer toute la richesse et la diversité et l’intensité et l’onirisme des émotions de l’enfance. Du grand Art. Merci.


Chronique de Ça volume 1




Livrepoche.fr Un livre dans une poche. CQFD
10 comments to “Ça volume 2 de Stephen King”
  1. Mon meilleur King, sans conteste. Je l’ai encore en étagère, version 2 tomes chez Albin Michel. Je sais que je le reprendrai un jour pour le relire, pour y retrouver ce que la première fois j’y étais venu chercher: une vision de l’enfance qui colle avec ce qui en subsiste en nous une fois adulte. Cet aspect là avait presque court-circuiter celui horrifique. Reste effectivement aussi Derry que je me suis plu à retrouver ailleurs, dans le bouquin que King consacra à sauver Kennedy. En outre Cà et ses digressions, rien que pour çà, le détour s’impose. Même ressenti donc, Nicolas..! 🙂

    • Du grand King, on est d’accord. Cette part horrifique à quelque chose de métaphorique dans ce roman, relève du fantasme des enfants puisqu’ils sont seul à voir le monstre protéiforme.

    • C’est la part de l’enfance qui imagine, crée, voit, sent, ressent et entend des présences sous les lits la nuit, dans les armoires, dans tous les recoins sombres de la vie, dans tout ce qu’elle ne comprend pas encore et peut-être jamais. C’est la part des ténèbres avant le pragmatisme adulte. Le clown est la face cachée du Père-Noël, même si les deux font peur pendant très longtemps.

  2. Que j’ai aimé ce King!
    Cette force de l’amitié, si bien écrite, qui sait toujours me trouver.
    Ce chemin parcouru par cette bande, leurs faiblesses, leurs forces, leurs peurs.
    La ville de Derry. La bande des méchants et surtout son chef, tellement à voir aussi dans ce personnage.
    Cette portée sociologique du roman qui dépasse presque le côté horrifique, le rend tellement fort.

    Bref nostalgie. J’ai à la fois envie et peur de le relire.

    • On est d’accord sur ce roman. Du grand King. C’est ce que je dis toujours sur King, il est un auteur plus généraliste que fantastique ou horreur. C’est tellement réductif de le classer dans ces genres-là, connus comme « mineur ».

    • On va dire qu’horreur et fantastique sont un matériau à ses histoires, une sorte de support mais la profondeur de ses écrits, on est d’accord que ça se trouve dans les thèmes qu’il aborde.

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