T2 Trainspotting / Porno (2002) d’Irvine Welsh, traduit par Laura Derajinski…
Le résumé de l’éditeur: Retour à la case départ. Après des années de galère, Renton, Begbie, Sick Boy et Spud se retrouvent dans le huis clos froid et pluvieux d’Édimbourg. Le crack, la misère et les coups foireux sont au rendez-vous, mais la rage de vivre demeure. Avec Nikki, une étudiante invraisemblablement belle et hantée à l’idée de vieillir, ils décident de s’en sortir en produisant… le porno du siècle !
La suite des aventures de Trainspotting, 20 ans après.
La suite de Trainspotting. Porno d’abord. Pas assez vendeur ? Devient T2 Trainspotting. Plus clair comme ça. Irvine Welsh reprend les même personnages est c’est reparti pour un tour. Oui et non. Ce n’est plus Mark Renton le principal narrateur mais Simon. Ils ont tous voix au chapitre mais celui qui domine, le fil conducteur c’est Sickboy, devenu un entrepreneur convaincu, et qui entretient sa colère contre son arnaqueur d’amis (Cf Trainspotting).
Là où Trainspotting était le porte-voix d’une génération désoeuvrée, gâchée par les drogues, sans perspective d’amélioration, un roman comme une photographie brute et obscène, Porno est autre. Cette génération a muri, a trouvé les moyens de s’en sortir et Irvine Welsh nous la présente dans une oeuvre socialement plus large. Et pourtant, T2 Trainspotting joue sur plusieurs tableaux de genre. L’érotisme d’abord. N’oublions pas que le sujet du livre est le tournage d’un film pornographique d’auteur. Irvine Welsh est assez explicite sur les scènes et traite en filigranes le rapport au corps, le rapport à l’image, etc.
Le côté social est la base de ses personnages. Le besoin, la nécessité de se faire, de se construire dans un monde qui avance très vite. Les problèmes de drogues sont devenus des problèmes de sevrages, de palliatif ou d’addictions encore. Le quartier, la maison comme autant de racines dont il est difficile de se soustraire. Car il faut les arracher pour aller loin, pour évoluer, pour prospérer et cela donne au roman une puissance viscérale aux ambitions de chacun. La réussite des uns et l’échec des autres. La merde jamais loin.
T2 Trainspotting flirte avec le genre noir par le fait qu’Irvine Welsh nous plonge dans les magouilles des milieux interlopes, une toile de fond qui laisse présager arnaques et embrouilles. D’autant que le vol de Mark Renton n’est pas oublié et chacune des victimes pense à comment il va se faire rembourser. Qui trompe qui ? Qui manipule qui ? Irvine Welsh prend un plaisir certain à brouiller les pistes.
Je peux dire que j’ai préféré T2 Trainspotting / Porno au 1er. La lecture en est moins hallucinée. Ma prochaine lecture de la série sera DMC dans lequel le personnage principal est un des acteurs du film porno en tournage dans ce roman.
Série Trainspotting
Dans l’ordre chronologique de leur sortie
