REGAIN DE JEAN GIONO

Regain (1930) de Jean Giono…

Le résume de l’éditeur de poche, ici: Tous sont partis. Panturle se retrouve seul dans ce village de Haute-Provence battu par les vents au milieu d’une nature âpre et sauvage. Par la grâce d’une simple femme, la vie renaîtra.
Jean Giono, un de nos plus grands conteurs, exalte dans Regain, avec un lyrisme sensuel, les liens profonds qui lient les paysans à la nature.

Il n’est pas nécessaire de raconter des choses extraordinaires pour avoir un roman extraordinaire. Et Regain, c’est typiquement la preuve du talent incontestable de Jean Giono car avec une histoire, j’ose le dire, « banale » il parvient à dresser une oeuvre qui transcende son sujet, l’élève au niveau du mythe ou de la légende. Tout simplement de la grande littérature.

Avec une économie de mots et d’effets, Jean Giono tisse une histoire où l’évidence côtoie le génial. Regain est une histoire de terroir d’une incroyable modernité. La passion de la terre s ressent dans chaque ligne. Chaque personnage est touchant dans sa simplicité, empli d’une humanité rare. J’admire la bienveillance qui transpire de ce récit et la subtilité avec laquelle Jean Giono développe son histoire.

Mais Regain, c’est aussi une structure de narration intéressante où Jean Giono prend quelques libertés avec la linéarité et stimule la lecture. C’est un récit touchant à plus d’un titre et j’ai une mention spéciale pour le personnage de la mère, la Mamèche dont l’intervention touche au sublime.

J’ai donc beaucoup aimé Regain et cela me réconcilie avec Jean Giono pour lequel j’étais resté sur une mauvaise impression avec Provence, probablement parce que c’est un essai. Un des rares livres que je n’ai pas terminé.

Disponible sur Amazon


Livrepoche.fr, un livre, une poche…

16 comments to “REGAIN DE JEAN GIONO”
  1. Ah tu me rappelles de bons souvenirs! J’ai adoré moi aussi le pouvoir évocateur de la plume de Giono, qui suggère plus qu’il ne décrit. Beaucoup plus jeune, j’avais lu et aimé Le Hussard sur le toit, et j’ai Un de Baumugnes dans ma PAL… Je crois que je vais l’en sortir bientôt!

    • J’étais bloqué avec une lecture passée très chiante (Provence), un essai mais Regain vient de me réconcilier avec Giono!

  2. Ah Jean Giono, une valeur sûre également (mais je n’ai pas lu Provence…) je te conseille également L’homme qui plantait des arbres, parfait comme lecture estivale 😉

    • Mais je pense que c’est en lisant des classiques qu’on forme son expérience de lecture! C’est juste dommage pour les quelques premières œuvres qui n’auront pas été appréciées à leur juste valeur.

    • Mon avis est un avis masculin et je pense qu’il faut d’abord apprendre à aimer lire et c’est plus facile avec Les fourmis de Werber que L’assommoir de Zola. Je ne dis pas qu’il ne faut pas de classiques (Lupin est parfait) mais il en faut peu.

    • Ah oui, je suis 100% d’accord avec toi là-dessus! Lupin, Jules Verne sont parfait pour commencer les classiques, mêlés à des œuvres contemporaines au goût des ados. Quand je parlais de «jeune», je voulais dire vers 16-17-18 ans, une fois le goût de la lecture bien installé. On pourra se lancer dans des classiques plus difficiles et en retirer quelque chose, mais on ne les appréciera pas de la même façon qu’à 30 ans.

    • Là, on est d’accord. Un enfant qui aura appris à aimer la lecture deviendra un ado qui sera susceptible d’apprécier une oeuvre plus « classique ».

  3. Voila. Lu et écouté. L’expérience audiobook est plutôt positive. Cela donne du relief à ce qui est lu, place des points forts là où leur perception n’est pas évidente en première lecture. Quant à Regain lui-même j’en sors enchanté: la prose de Giono m’est une grande découverte. A relire dans quelques temps pour goûter à nouveau à cette source de métaphores merveilleuses.

    • J’ai l’impression qu’écouter un livre est du même ordre que regarder un film et est très différent de le lire soi-même. J’ai jamais fait et j’en ai pas spécialement l’envie mais l’interprétation d’un lecteur professionnel peut être un plus, je n’en doute pas.

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