Pygmy de Chuck Palahniuk

Pygmy (2009) de Chuck Palahniuk, traduit par Bernard Cohen…

Le résumé de l’éditeur: Une bande d’ados sectaires, venus d’un mystérieux pays totalitaire, débarquent aux États-Unis pour un séjour linguistique. Sur fond d’échanges culturels, ils décryptent l’american way of life pour mieux infiltrer le pays et mettre en œuvre une action terroriste sans précédent, opération Dévastation.
Comme toujours, Palahniuk souffle le chaud et le froid, titillant les nerfs du lecteur jusqu’à la limite du supportable : de l’angoisse au burlesque, il n’y a qu’un pas qu’il franchit à grand renfort d’humour déjanté. Servis par un langage aussi malmené pour l’occasion que nos idées reçues, les rapports d’opérateur numéro 67, alias Pygmy, sont un délice du genre : s’y dessine une Amérique inculte, fermée sur elle-même, indolente et goinfre jusqu’à l’épuisement. Par contraste, la conviction de ces jeunes fanatiques, le caractère implacable de la haine qui les anime saisit le lecteur d’effroi.

Malgré le fait que je suis fan de Chuck Palahniuk, il ne va pas être facile de défendre Pygmy. Stylistiquement, ce roman est presque indigeste. Je dis presque car en insistant on s’habitue. Mais ça reste laborieux.

Sous forme de rapport à sa hiérarchie, Pygmy dresse le portrait d’une Amérique qui s’est égarée dans ses idéaux. Les thèmes de Chuck Palahniuk sont là mais étouffés, écrasés par ses phrases sans pronom ou presque, par ses mots coupés, segmentés, hachés. Sans concession à la lisibilité, l’auteur nous amène à réfléchir plus profondément au double sens qu’il donne à lire. À la fois une réussite et un échec. Et une prouesse de traduction.

L’histoire, pour autant, m’a bien plu. Comme souvent avec Chuck Palahniuk, l’irrévérence, la folie, la drôlerie font mouche mais c’est au prix d’un effort de lecture que peu de lecteurs ont envie de faire. Et si je n’étais pas très admiratif de l’ouvre de Chuck Palahniuk, je pense que j’aurais stoppé cette lecture avant la fin.

Honnêtement, j’ai senti un Chuck Palahniuk inspiré sur la langue, un peu moins sur la structure, linéaire, et sur l’histoire, pas très fouillée. Je ne conseillerais pas Pygmy, à moins d’être un très grand fan de l’auteur. Vraiment un très grand fan.




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